Monsieur le député, depuis qu’Alcatel et Lucent ont fusionné, nous avons assisté à six plans sociaux successifs : les derniers datent de 2007, 2009 et 2012. Aujourd’hui, l’entreprise Alcatel affiche une perte de 1,4 milliard – c’était en 2012 – et a accumulé une dette de 5,7 milliards. Elle brûle actuellement 800 millions de cash par an.
Nous considérons qu’Alcatel est donc menacée dans son existence. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la direction précédente a été congédiée. Un nouveau président, une nouvelle direction, M. Michel Combes, a annoncé un plan qui concerne dix mille personnes dans le monde. En France, ce sont neuf cents personnes, dont les sites d’Orvault, d’Eu et d’Ormes que vous avez signalés, qui sont concernés.
Notre réaction a été la suivante : nous avons reçu le président d’Alcatel ; nous lui avons dit que le plan social fait payer à la France un tribut excessif à la restructuration mondiale d’Alcatel. Nous lui avons demandé de prendre les voies d’un dialogue social exemplaire avec les organisations syndicales représentatives, pour réduire le plan social en trouvant le meilleur compromis possible entre les intérêts de l’entreprise et l’intérêt de la France.
Enfin, nous avons appelé, et ce depuis plusieurs mois, les opérateurs de télécoms à enfin prendre leur responsabilités, s’agissant du « made in France » dans la fabrication d’équipements. J’en dirai plus à la représentation nationale si elle m’interroge, mais nous trouvons là un effet de la montée du low cost.