Intervention de Laurent Fabius

Séance en hémicycle du 8 octobre 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Lampedusa

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères :

Monsieur le député, merci de votre question.

Il est vrai que la semaine dernière, 300 personnes ont été noyées ou ont disparu, la Méditerranée ayant été transformée en un immense cimetière à ciel ouvert. L’indignation que vous avez manifestée est partagée, me semble-t-il, sur tous les bancs, de même que l’appel à l’action que vous venez de lancer.

L’action doit se déployer dans deux ou trois directions, que vous avez citées.

Le développement, tout d’abord. Ceux qui veulent venir en Europe ne le font pas par plaisir mais parce qu’ils sont chassés par la misère et la mal-gouvernance. Il convient donc que l’ensemble des pays d’Europe, et au-delà, agissent plus efficacement en faveur du développement, qu’il s’agisse de la Corne de l’Afrique ou du sud de la Méditerranée.

Il convient également de se montrer plus efficaces, beaucoup plus efficaces que l’Europe ne l’a été, en matière de surveillance. Le budget de FRONTEX, chacun le reconnaîtra ici, est insuffisant.

Et puis, il y a aussi la dimension de la sanction. De tels passages n’existeraient pas, en effet, si des hommes ne faisaient pas fortune sur la misère et le trafic humains. Interpol et Europol doivent agir.

Ce sont là les instructions que le ministre de l’intérieur a reçues de la part du Premier ministre. Il en discute d’ailleurs aujourd’hui même à Luxembourg. Ce sont là également les thèmes que le Président de la République développera au prochain Conseil européen du mois d’octobre, puisque nous avons demandé que cette question soit inscrite à l’ordre du jour.

Vous avez fait part de votre scepticisme. Beaucoup d’entre nous le partagent. Mais il faut agir, et vite, afin qu’un drame comme celui de Lampedusa ne se reproduise pas.

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