Ma question s’adresse à Mme la ministre des droits des femmes.
Au cours de ces derniers mois, plusieurs drames sont venus, une fois de plus, rappeler combien les violences faites aux femmes restent une réalité douloureuse. À la Réunion, cette année, cinq femmes sont mortes sous les coups portés par un proche, d’autres ont été grièvement blessées par leur conjoint.
En même temps qu’ils provoquent d’immenses détresses familiales et suscitent l’indignation générale, ces drames confirment l’urgence d’une réponse politique globale. L’adoption d’une loi-cadre permettrait de donner une visibilité et une cohérence plus fortes aux dispositifs existants et à ceux qui devront être créés. Je pense notamment à l’hébergement d’urgence.
Une telle loi serait aussi un signal important adressé à l’ensemble de la société. L’action publique doit être à la hauteur du courage des victimes qui, comme le révèlent les statistiques, osent de plus en plus sortir du huis clos familial et dénoncer les violences qu’elles subissent.
Il est également primordial que tous les territoires bénéficient simultanément de l’ensemble des initiatives visant à lutter contre ces violences. Ainsi, nous soutenons pleinement la nouvelle enquête nationale qui doit permettre de disposer de nouvelles données statistiques et une vision approfondie de ce phénomène dans ses multiples dimensions. Par contre, nous regrettons que cette enquête intitulée VIRAGE subisse, comme celle qui l’a précédée, un retard dans les régions d’outre-mer et ne sera menée que d’ici trois ou quatre ans, une fois l’enquête nationale terminée.
Les associations, les collectivités, les femmes, les hommes, tout le monde est prêt, à la Réunion, pour participer dès maintenant à cette enquête. Peut-être même pourrions-nous formuler quelques idées et participer à l’élaboration du questionnaire général. Pouvons-nous compter sur votre soutien pour un calendrier identique ?