Quel aveu ! Je me souviens parfaitement de la nature des débats en 2010 : à l’époque, madame la ministre, vous siégiez sur les bancs de l’opposition, vous affirmiez avec force que vous reviendriez sur cette réforme des retraites et que vous rétabliriez l’âge de départ à la retraite à soixante ans.
Cette réforme de 2010, qui a porté l’âge de la retraite à soixante-deux ans et organisé la convergence des taux de cotisation à l’horizon 2017 pour le public et le privé, prévoyait une clause de revoyure en 2013 afin justement de poser les bases d’une nouvelle organisation du système de retraites par répartition : nous aurions ainsi pu envisager sereinement ce fameux régime universel, unique de retraites par points. Nous avions en 2013 une occasion unique d’ouvrir ce débat : tel est d’ailleurs le sens de l’amendement déposé par notre collègue Philippe Vigier, que nous devons soutenir avec la plus grande force.
C’est vraiment un aveu de renoncement et d’impuissance. Vous démontrez ainsi qu’il ne s’agit pas d’une réforme des retraites, puisque vous vous appuyez sur celle de 2010. Je suis sûr qu’au fond de vous-mêmes, madame la ministre, monsieur le rapporteur, vous êtes sacrément heureux qu’en 2010, les femmes et les hommes du gouvernement aient eu le courage de réformer ce système de retraites pour tenter de préparer l’avenir !