L’article 2, qualifié de « mesure phare » de ce projet de loi, vise à augmenter la durée de cotisation, qui passera de 41,5 ans à 43 ans en 2035. Il illustre selon moi une véritable inégalité entre les jeunes de notre temps et la génération du baby boom, aujourd’hui à la retraite.
Nous savons que les jeunes qui sont entrés plus récemment sur le marché du travail n’ont pas eu ou n’auront pas une carrière linéaire comme celle qu’ont pu avoir ceux de la génération d’après-guerre. Vous l’avez d’ailleurs dit vous-même hier, madame la ministre, dans votre discours de présentation du projet de loi.
Ces jeunes doivent souvent subir la précarité, l’enchaînement de CDD et de stages non rémunérés, ou des changements de métiers tout au long de leur carrière. Contrairement à vous, madame la ministre, je ne pense pas que cette réforme favorisera la jeunesse de notre pays. Alors que l’âge moyen d’accès à un premier emploi peut être parfois de 27 ans, certains devront donc cotiser 43 ans, soit, jusqu’à 70 ans. C’est là une contradiction avec le discours du Gouvernement, qui affirme ne pas vouloir faire peser le poids de la réforme de notre système de retraites sur les générations futures.