Cet amendement vise à supprimer le crédit d’impôt compétitivité emploi. Voté fin 2012 dans le cadre d’une loi de finances rectificative, le CICE coûtera 20 milliards d’euros à l’État. Il profitera à de grands groupes qui affichent de copieux profits et qui sabrent l’emploi – nous en avons des exemples au quotidien.
Cet allongement de 20 milliards d’euros d’impôts pour les entreprises représente une aide publique d’un montant sans précédent. Qui empochera le pactole ? Le journal Les Échos, que l’on ne peut soupçonner de velléités révolutionnaires, a publié en janvier dernier les résultats des calculs effectués par les entreprises concernées ou par des analystes : ils sont édifiants.
Contrairement à l’argument souvent avancé selon lequel il s’agirait de soutenir les entreprises confrontées à la concurrence internationale, il apparaît que le CICE profitera à des secteurs peu exposés, telles la construction et la grande distribution. Les géants du bâtiment Vinci, Bouygues et Eiffage figurent parmi les plus gros bénéficiaires avec des enveloppes de CICE comprises entre 111 et 180 millions d’euros pour le premier, 87 millions pour le deuxième et 70 à 94 millions pour le troisième. Tous affichent pourtant des bénéfices à donner le tournis. Les entreprises du BTP n’en croient pas leurs yeux : pour elles, c’est un pur effet d’aubaine car elles ne risquent pas de délocaliser leurs activités, comme le note l’analyste des Échos.
Ce sont autant de millions d’euros qui pourraient venir abonder nos caisses de retraites et qui sont perdus pour tous nos retraités. C’est pourquoi nous demandons la suppression du crédit d’impôt compétitivité emploi : ce serait plus judicieux que de taxer les retraités modestes !