Je salue la venue de M. le ministre chargé des relations avec notre parlement.
Quelles sont, demandais-je, les réponses qui ont été proposées ?
Il y a eu des réponses professionnelles, avec des efforts en termes de chartes de qualité.
Et puis il y a une réponse qui s'esquisse, consistant à réserver à la France la niche de la clientèle la plus exigeante, à lui offrir un service franco-français, et tant pis pour le reste. Je suis toujours un peu réservé devant ce genre d'attitude, qui voudrait dire que nous justifions le départ de l'essentiel des centres d'appels pour conserver, momentanément sans doute, la clientèle la plus exigeante.
Quant à la réponse européenne qu'on aurait pu attendre, elle n'est pas encore venue à ce jour. Je n'ai connaissance ni de démarches, ni de volonté manifestée par l'Europe, ni de la moindre réflexion de sa part sur ces vraies questions et sur ce vrai risque.
Par ailleurs, les pouvoirs publics ont apporté différentes réponses qu'il convient de saluer : dès 2004, le problème a été posé ; lors de la dernière législature, nous avons beaucoup évoqué les questions liées à PACITEL, mais c'est un autre sujet puisqu'il s'agissait surtout de lutter contre ce que bon nombre de nos compatriotes perçoivent comme une agression téléphonique, à savoir le fait d'être rappelé trop fréquemment.
La solution que je propose est très simple, monsieur le ministre délégué chargé de l'économie sociale et solidaire et de la consommation. Je rappelle qu'il existe un made in France dans le domaine des biens : on sait, lorsqu'on achète une voiture made in France, qu'au moins ses pièces ont été assemblées dans notre pays ; ce made in France peut certes poser des problèmes, mais au moins il existe. Imaginons une disposition analogue dans le domaine des services. Je forme le voeu que ce nouveau made in France aboutira à une forme de patriotisme économique, et au moins le consommateur s'interrogera-t-il. Bien souvent, il se croit gagnant en faisant appel à des services bon marché réalisés à l'étranger et il l'est peut-être momentanément, mais ce gain est illusoire car on sait bien qu'il est conditionné par la perte d'emplois en France. Créons clairement un made in France.
Et puis, derrière la question des centres d'appels, il y a celle des services publics. Je reviens à un sujet qui a fait l'actualité cet été : le STIF. C'est un établissement public, dont le président relève de la région Île-de-France, qui rend un certain nombre de services sociaux destinés à une clientèle en difficulté face au monde des transports. Naguère, le STIF faisait travailler des centres d'appel situés en Vendée et en Moselle – quatre-vingts salariés –, et du jour au lendemain, du fait d'un appel d'offres, il a décidé de supprimer ces emplois et de délocaliser l'essentiel de l'activité au Maroc. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe SRC.)