Intervention de Pascale Got

Séance en hémicycle du 11 octobre 2012 à 15h00
Obligation d'informer de la localisation des centres d'appels — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascale Got :

Vous me rétorquerez certainement que si ce texte peut paraître sommaire, il a le mérite d'ouvrir une piste de travail. Sauf que votre entrée en matière est déjà très ambiguë lorsque vous pointez la mauvaise maîtrise de la langue française par certains salariés. D'emblée, vous choisissez de stigmatiser des salariés, sans chercher à comprendre les difficultés de ce secteur et sans proposer de solutions pérennes.

Autre constat : vous vous placez uniquement sous l'angle des consommateurs et vous oubliez l'emploi. Même en vous focalisant sur les consommateurs, votre proposition ne prend pas en compte l'évolution du secteur de la relation client.

Vous prétendez avec ce texte empêcher les délocalisations, mais là encore, rien de concret ! Pensez-vous, très sincèrement, que le simple fait d'informer le consommateur du lieu d'implantation du centre d'appels empêchera les délocalisations ?

C'est bien ça que nous pointons du doigt depuis nos travaux en commission : l'absence de réel dispositif et le peu de réflexion accordée à des problématiques complexes que vous ne traiterez pas avec ces deux articles et ces trois amendements.

Vous expliquez que votre proposition de loi va dans le bon sens. Certes, mais ne nous demandez pas de voter un texte dont l'efficacité sera extrêmement réduite, voire nulle.

La délocalisation des centres d'appels est un sujet à traiter à l'échelle de la filière. Or, votre texte est bien trop maigre pour atteindre l'objectif affiché.

Plutôt que d'entretenir la stigmatisation des travailleurs étrangers, je pense qu'il serait plus intelligent de promouvoir la réciprocité des échanges commerciaux et d'établir des partenariats constructifs et durables. Opposer emplois en France et emplois à l'étranger serait, pour certaines filières, une erreur. C'est bien ce que comprend le Gouvernement lorsqu'il soutient la compétitivité partagée et la co-localisation des entreprises, c'est-à-dire le partage intelligent de la valeur ajoutée entre les pays. Le ministre l'a dit, sa collègue Nicole Bricq travaille en sens et Mme Ehrel a fait des propositions.

En conclusion, monsieur le rapporteur, nous avons conscience, autant que vous, de l'urgence à agir dans ce domaine, mais pas en nous proposant une mesurette. Votre initiative, dès lors, devient maladroite et relève, en l'état, davantage de la joute politicienne. Pour toutes ces raisons, monsieur le rapporteur, nous ne la soutiendrons pas. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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