Intervention de Marc Le Fur

Séance en hémicycle du 11 octobre 2012 à 15h00
Obligation d'informer de la localisation des centres d'appels — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur, rapporteur de la commission des affaires économiques :

Monsieur le ministre, merci de vos précisions, merci également de ces ouvertures sur le texte qui sera le vôtre dans quelques semaines ou dans quelques mois. Merci de votre volontarisme sur la 4G. Nous espérons qu'il aura chez nous des effets concrets et nous y serons attentifs.

Vous nous dites que cette proposition de loi est contraire au droit communautaire. Cela ne vous ressemble pas, monsieur le ministre. Je vous croyais autrement plus volontariste.. Si le made in France est contraire au droit communautaire, mieux vaut tout arrêter, mieux vaut fermer cette maison et se dire que tout se passe ailleurs ! Je crois qu'on peut agir, pas à la marge, concrètement, et je crois que la principale évolution qui dépend de nous, c'est d'informer nos concitoyens, parce que je les crois responsables. Comme on l'a dit avant moi, être homme c'est être responsable : par l'information, comprendre qu'on n'est pas seulement consommateur, mais aussi producteur. Ce qui est en jeu, ce sont nos emplois et ceux de nos enfants.

J'espère que l'agressivité de Mme Erhel n'est pas liée à notre proximité géographique. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Ma chère collègue, je n'ose pas l'imaginer. Plusieurs orateurs ont joué la petite musique de la stigmatisation : mon texte stigmatiserait !

La politique, ce sont des alternatives. Le vrai sujet pour nous, c'est de permettre aux jeunes issus de l'immigration qui habitent dans les quartiers nord d'Amiens d'avoir demain un travail : c'est cela, le vrai sujet. L'alternative, c'est l'emploi à Amiens nord ou de l'autre côté de la Méditerranée. Il faut que nous choisissions. Nous sommes des députés de la nation, qu'on le veuille ou non, ce qui signifie imaginer et créer certaines lignes de défense.

Madame Got, pardonnez-moi, mais je n'hésite pas à le dire : il nous faut développer ce type d'emplois qui demain bénéficiera à Mouloud qui habite Amiens, à Kevin ou à Christelle qui habitent Rennes ou Tours. Pour autant, nous ne stigmatisons personne, pas plus qu'un ministre ne stigmatise les Coréens quand il dit qu'il ne faut pas acheter de voitures coréennes.

Nous sommes dans une logique de défense de nos emplois – ceux de nos circonscriptions et, plus largement, ceux de la France.

Pardonnez-moi, monsieur le ministre, mais je m'étonne que vous n'ayez pas dit un mot sur les services publics. Or, le vrai sujet est bien celui-ci : la fuite des services publics, que l'on peut craindre pour demain si nous n'agissons pas. Agissons ! En ce qui concerne le STIF, je crois que le président Huchon aurait pu éviter la décision qui a été prise, s'il l'avait vraiment voulu. Si des mesures doivent être prises en matière de réglementation des marchés publics, prenons-les, nous sommes là pour ça !

Madame Allain, je suis, tout comme vous, partisan du circuit court, et je ne propose d'ailleurs rien d'autre. Même si votre position n'est pas tout à fait identique à la nôtre, elle la rejoint sur le fond. J'ai la conviction que nous devons raisonner en termes simples : ce qui peut être fait chez nous doit être fait chez nous – et quand des dizaines de milliers d'emplois sont en cause, cela vaut la peine d'y réfléchir. Cette proposition de loi est un petit pas, modeste mais concret, dans la bonne direction : appliquons le made in France au domaine des services. Comme l'a très bien dit M. Dussopt, le sujet n'est pas seulement celui des centres d'appel, il concerne bien d'autres secteurs. Pour ma part, j'ai reçu de très nombreux mails au sujet des services internet, qui sont aujourd'hui délocalisés sans qu'on le sache. Le phénomène risque de prendre encore plus d'ampleur, aussi nous ne devons pas rester indifférents, mais agir ! (« C'est vrai ! » sur les bancs du groupe UMP.)

Ce genre de problèmes ne devrait pas nous diviser, mais au contraire nous rassembler. Nous avons bien compris que ce n'était pas la journée des textes UMP…

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