Intervention de Olivier Falorni

Réunion du 8 octobre 2013 à 17h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Merci pour la qualité de votre présentation. Nous sommes heureux d'accueillir la première femme à avoir terminé un tour du monde à la voile, en solitaire, en course et sans escale.

Trente ans après la signature de la convention des Nations unies sur le droit de la mer à Montego Bay – l'accord le plus important de l'histoire concernant la haute mer –, les océans continuent à mobiliser. Le Secrétaire général Ban Ki-moon a lancé le Pacte pour les océans qui vise à renforcer la capacité du système de l'ONU à soutenir les actions des gouvernements ainsi qu'à promouvoir l'engagement des organisations intergouvernementales et des ONG.

Dans ce contexte, le CESE s'est posé la bonne question : comment gérer collectivement et préserver les écosystèmes de cet espace extrêmement précieux pour l'être humain ? Dans cette optique de gouvernance et de gestion durable des océans, vous nous avez fait part aujourd'hui de vos préconisations. La lecture d'un article du Programme international sur l'état des océans, la semaine dernière, montre à quel point il est urgent de considérer vos recommandations. Dans ce texte, on peut lire que l'état de santé des mers décline plus rapidement qu'on le pensait, sous l'effet de trois composantes : le réchauffement, la désoxygénation, et l'acidification. Les chercheurs estiment que ce cocktail néfaste, qui touche à la température, à la chimie, à la stratification des océans et à l'apport en nutriments, compromet gravement la productivité et l'efficacité des océans.

Les résultats de ces études vont au-delà de la conclusion du GIEC selon laquelle l'océan absorbe une grande partie du réchauffement climatique, ainsi que des taux sans précédents de dioxyde de carbone. Les chercheurs redoutent un impact cumulé bien plus grave que les estimations précédentes : la combinaison des différents facteurs a un résultat global supérieur à la simple addition des impacts de chaque facteur.

Les scientifiques du Programme international sur l'état des océans proposent trois solutions : réduire les émissions mondiales de CO2 pour limiter l'augmentation des températures à moins de 2 degrés ; garantir la mise en place d'une gestion basée sur la communauté et les écosystèmes, favorisant les pêcheries de petite échelle ; et construire une infrastructure mondiale pour la gouvernance de la haute mer. Les préconisations de votre rapport font-elles écho à ces trois propositions et, si oui, comment s'articulent-elles ?

Enfin, le CESE demande que la biodiversité marine, composante fondamentale de la diversité biologique, en particulier dans les collectivités ultramarines, soit traitée à la hauteur de son importance dans la loi cadre sur la biodiversité. Selon vous, faut-il réaffirmer la place des aires marines protégées dans le projet de loi ?

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