La question de la revalorisation du point de la retraite du combattant est effectivement une question importante. Sans entrer dans une polémique que j'estime ne pas devoir être ouverte, le passage de 44 à 48 points n'était pas financé en année pleine : il a donc fallu puiser dans les ressources du budget 2013. Nous avons ainsi pu financer cette augmentation, à hauteur de 54 millions d'euros, ce qui était l'un de nos engagements. Une augmentation d'un point au 1er juillet de l'année considérée équivaut à une dépense supplémentaire de quatre millions d'euros ; en année pleine, cette augmentation correspond à 18 millions d'euros de dépenses supplémentaires. À partir de l'année prochaine, nous rentrons à nouveau dans un budget triennal : dans le cadre de l'étude de celui-ci, je pense qu'il faudra étudier une revalorisation de la retraite du combattant à compter de 2015. Pour l'année 2014 cependant, la revalorisation de la retraite du combattant marque une pause.
Concernant la question des fusillés pour l'exemple, je ne souhaite pas exprimer d'opinion personnelle, mais je suis ouvert au débat sur la question de la réhabilitation générale. Laissez-moi cependant vous évoquez un nom : faut-il réhabiliter Mata Hari, condamnée pour espionnage ? C'est une question à laquelle chacun apporte une réponse, bien qu'elle soit éminemment complexe. Avant de faire une proposition, je prendrai contact avec l'ensemble des acteurs qui ont travaillé sur le sujet.
L'augmentation du budget de la politique mémorielle en vue du soixante-dixième anniversaire de la Libération correspond à la prise en compte d'éléments qui ne l'avaient pas été par le gouvernement précédent. Si le centenaire avait été, lui, organisé autour du GIP et en partie financé, rien n'avait été prévu pour le soixante-dixième anniversaire. L'augmentation du budget traduit donc la recherche et la mise à disposition de ressources adéquates pour leur commémoration. Ne pas célébrer cet anniversaire de la Libération me semblait être impossible car cela s'est toujours fait, quels qu'aient été les présidents ou les premiers ministres, à chaque décennie. De plus, j'estime que cet anniversaire peut être l'occasion d'un moment de cohésion nationale autour d'une mémoire apaisée. Laissez-moi prendre pour exemple la Corse, ce département oublié de notre mémoire collective, est pourtant le premier département libéré de France. Déjà présent à Ajaccio le 9 septembre dernier, je pars demain pour Rabat rencontrer les Goumiers marocains qui ont libéré la Corse aux côtés des résistants corses. J'accompagnerai les Goumiers en Corse pour les amener au contact de leurs frères d'armes résistants ; le Président de la République et le frère du Roi du Maroc seront présents lors du dernier jour de cette commémoration qui en durera trois. Autour de cet événement de rappel de notre mémoire, je vois un moment de rassemblement car l'ensemble des partis politiques corses se sont retrouvés autour de la Résistance. Je suis également assez fier d'avoir obtenu que les joueurs de rugby néo-zélandais, qui joueront le 9 novembre prochain à Paris, et au regard de la mémoire que porte ce pays sur son engagement dans le premier conflit mondial, acceptent de raviver la flamme du soldat inconnu à l'arc de triomphe avec l'équipe de France de rugby.
Le monument OPEX sera bien érigé, M. Folliot ! J'ai évoqué les difficultés qui étaient apparues, notamment avec plusieurs associations qui avaient exprimé leur opposition au projet, mais je suis convaincu que l'on parviendra à une solution. Il faudrait que ce monument soit à la hauteur de la place Vauban, et que la place Vauban soit à la hauteur de ce monument. Je ne souhaite pas que ce projet soit renvoyé aux calendes grecques, mais s'il doit prendre quelques semaines de plus, cela ne me dérange pas : il faut que ce monument soit un très beau monument pour honorer comme il se doit la mémoire de nos soldats morts en opération extérieure.
Le budget de la réserve opérationnelle est de 71 millions d'euros en 2013. Elle compte 56 328 volontaires engagés, dont 1,6 % est envoyé en opération extérieure. Il existe également une réserve citoyenne de 3 000 citoyens bénévoles. Le ministre de la Défense a rencontré des bénévoles réservistes, qui ont relayé des inquiétudes sur le budget de la réserve dans le cadre de la LPM, mais je pense que dans l'ensemble, chacun a compris les efforts qui ont été faits pour maintenir en capacité la réserve opérationnelle. Il faudra peut-être conduire des évolutions du statut de la réserve pour en faire une réserve d'active plutôt qu'une réserve de masse : je ne peux évoquer de chiffres précis, mais il y a bel et bien une volonté de s'adapter aux nouveaux enjeux, comme celui de la cyber-sécurité.