Votre sentiment ne reflète en rien la réalité. En 2005, la direction avait adopté une attitude bien plus souple sur la forme, loin de la fermeture dont elle avait fait preuve dans les années quatre-vingt-dix ; mais elle restait intransigeante sur la question des horaires, car c'était là, à ses yeux, ce qui pénalisait l'usine d'Amiens par rapport à d'autres unités de production, implantées notamment en Allemagne.
C'est à cette époque que j'ai reçu les leaders syndicaux dans la salle du conseil municipal ; le principal d'entre eux m'a affirmé, les pieds sur la table, que la direction allait de toute façon fermer l'usine, et qu'il n'y avait donc rien à négocier. Ce refus d'obliger la direction à faire la preuve de ses bonnes intentions me navrait. Les syndicats, sûrs de leur bon droit et de la qualité de leurs conseils, ont préféré la voie judiciaire – où, si je ne m'abuse, ils ont d'ailleurs obtenu des succès.