…anti-famille et anti-retraités. De quoi s’agit-il ? Il s’agit de soumettre à l’impôt sur le revenu les maigres avantages familiaux accordés aux parents qui ont le grand tort, puisque finalement c’est un grand tort, d’avoir élevé trois enfants ou plus. Ces avantages familiaux sont fonction des systèmes de retraite, c’est assez compliqué, mais ils se montent a minima à 10 %.
Vous attendez une recette de 1,2 milliard – corrigez-moi si j’ai tort, monsieur le ministre. Cela touchera 42 % des retraités, soit 5,4 millions de personnes pour être exact. Cette recette fiscale de 1,2 milliard représentera en moyenne 225 euros par retraité. La situation sera extrêmement variable puisque les plus atteints seront ceux qui ont eu le tort d’élever le plus d’enfants.
Ce faisant, vous heurtez plusieurs principes : la familialisation de l’impôt et la retraite par répartition. On ne cotise pas pour soi-même mais pour la génération précédente, c’est-à-dire pour ses parents. Le système de la retraite par répartition, c’est en fait le système de la famille élargi à la nation. Autrefois, cette solidarité se faisait au sein de la famille, tandis qu’elle se fait maintenant au niveau national entre les générations. Mais c’est peu ou prou la même chose. C’est ce que m’a parfaitement expliqué une dame que je croisais récemment et qui a eu le tort d’élever cinq enfants : l’un travaille à la SNCF, l’autre est infirmière, le troisième ouvrier… En fait, ses enfants payent les retraites des autres !