Intervention de Charles de Courson

Réunion du 16 octobre 2013 à 11h15
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Le rapport de notre collègue Mariton est très intéressant. Je regrette néanmoins qu'il ne soit pas allé plus loin dans l'analyse des politiques énergétiques des différents pays d'Europe. En effet, outre l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse et l'Italie ont décidé de ne pas développer le nucléaire mais ne refusent pas d'importer de l'électricité produite en France grâce au nucléaire, ce qui est un paradoxe notable. Il serait intéressant de faire une synthèse des différentes politiques nationales pour montrer que l'on va dans le mur. Ces politiques nationales sont incohérentes. Il est temps d'avoir une véritable politique énergétique coordonnée au niveau européen.

Je souhaiterais savoir quel pourrait être l'ordre de grandeur de l'augmentation des prix des différentes énergies selon que l'on choisirait le « zéro nucléaire » ou au contraire un mix énergétique 5050 tel que celui proposé par le Président de la République ?

Je suis d'accord avec l'idée qu'il faut augmenter l'effort d'investissement dans les énergies renouvelables : la méthanisation est intéressante mais il faut, dans ce cas, modifier les tarifs de rachat, exonérer de taxe foncière sur les propriétés bâties les entreprises concernées et simplifier les mesures administratives en la matière.

Sur le photovoltaïque, il ne faut pas refuser des implantations au motif que cela consomme de l'espace rural et il faut donc préciser les conditions pour augmenter l'effort d'investissement. Notre collègue doute d'ailleurs que l'on puisse atteindre le taux communautaire de 23 % mais dans ce cas, pouvez-vous nous dire quel serait le taux qui pourrait raisonnablement être atteint ?

Sur le développement des techniques de stockage de l'électricité, il me semble, au vu des discussions que j'ai pu avoir, qu'il n'y a aucune probabilité de résoudre les problèmes technologiques extrêmement complexe de stockage direct.

Vous considérez, comme moi, que le passage à un mix énergétique 50 % nucléaire 50 % énergies renouvelables est irréaliste : quel serait donc l'objectif réaliste ? 60 - 65 -70 ? Pour développer les énergies renouvelables il faut du temps et que cela représente un coût important. Est-on capable de dégager suffisamment de ressources pour investir dans les énergies renouvelables et parvenir très rapidement à réduire la part du nucléaire. Je ne le pense pas.

Enfin, il faut rappeler qu'il n'y a pas de « zéro risque ». Il y a un risque d'accident important une fois toutes les 2 000 années-exploitation ; compte tenu du nombre de centrales, ce n'est pas une hypothèse infinitésimale comme le montre le rapport.

Dernier point sur le projet ASTRID : j'espère qu'il ne s'agit pas de nouveau du projet de surgénérateur, qui était une impasse technologique et qui a frisé deux fois l'accident majeur ?

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