Sur la prolongation de trente à quarante ans de la durée de vie des centrales nucléaires, qui est le sujet d'actualité : je trouve le débat un peu surréaliste. Si c'est pour dire que l'on arrivera pas à fermer toutes les centrales au bout de trente ans, c'est une évidence, et je concède que certaines centrales dureront plus de trente ans. Si c'est pour dire qu'il n'y a pas d'urgence à réduire la part du nucléaire en France alors on ne peut être d'accord. J'espère qu'on aura un débat sur ce sujet. J'espère également qu'on est bien d'accord pour dire que l'énergie nucléaire est une énergie fossile et que sa fin est annoncée.
Je constate par ailleurs que les énergies renouvelables sont en concurrence avec le nucléaire alors qu'il faut avancer davantage vers celles-ci. Il faut éviter d'avoir le même égarement sur le nucléaire que celui que l'on a eu sur le diesel.
Le rapport dénonce le fait que la fermeture de la centrale de Fessenheim ne s'inscrit pas dans une stratégie de transition énergétique. C'est sans doute vrai, mais je tiens à souligner que c'est une façon de marquer le pas vers un mix énergétique 5050. Il faut agir pour réduire d'ici 2025 de 75 à 50 % la part du nucléaire en France. En réalité, cette fermeture s'inscrit dans une vision de l'avenir.
L'Allemagne est en situation de transition énergétique. Certes en arrêtant le nucléaire, l'Allemagne s'est tournée vers le charbon mais cela n'est que transitoire car ce pays souhaite développer la production électrique au moyen du gaz, moins émetteur de gaz à effet de serre. En tout état de cause, la balance commerciale montre que nous importons de l'énergie allemande en situation de pic, et il s'agit bien d'énergie fabriquée avec le charbon. Finalement, le nucléaire participe également à l'effet de serre car la France est néanmoins obligée d'importer de l'énergie fossile d'Allemagne. On importe autant d'énergie que l'on en exporte.