J'évoquerai rapidement mon parcours professionnel et mon activité actuelle à l'ACPR.
J'ai soixante-neuf ans et j'ai été nommé en mars 2010 à l'ACPR au titre des institutions de prévoyance, pour un mandat qui, quelle que soit ma situation, prendra fin en 2015, car il ne pourra être reconduit.
Ma carrière s'est déroulée pendant une trentaine d'années à l'UAP, puis pendant trois ans chez AXA et neuf ans dans un groupe paritaire de protection sociale – IONIS, devenu Humanis, l'un des principaux groupes français de protection sociale. Entré à l'Union en 1967, peu avant la création de l'UAP en 1968, j'ai été chargé par le président de l'époque de fusionner les dix statuts de personnels des dix sociétés réunies. Cette tâche, qui ne correspondait pas à ma formation initiale, a pris plusieurs années, mais a été parfaitement achevée dans les temps. J'ai dû alors assurer le déménagement de 4 000 personnes dans la tour Assur de La Défense, qui venait d'être construite. J'ai également assuré la décentralisation en province, dans trois délégations régionales que nous avons construites à la demande de la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale – DATAR – pour décentraliser une partie des activités parisiennes. J'en ai profité pour passer mon diplôme d'actuaire et j'ai essentiellement participé à la création des filiales d'assistance et de protection juridique du groupe UAP.
En 1977, le directeur général m'a demandé d'aller en Belgique assurer la fusion des succursales de l'Union avec une filiale minoritaire, l'Urbaine, dont l'autre actionnaire était le groupe Bruxelles-Lambert. J'ai procédé à cette fusion et au déménagement dans des locaux situés rue Belliard. J'étais secrétaire général de cette société et, au bout de deux ans, j'ai pris également la direction marketing et commerciale. J'ai alors vendu de l'assurance en Flandre et en Wallonie.
En 1983, le même directeur général m'a demandé de me rendre aux Pays-Bas, où nous venions de racheter des sociétés d'assurances : il a fallu assurer la fusion de cinq sociétés avec les succursales locales de l'UAP. J'étais à cette époque plus spécialisé dans le contrôle de gestion et l'informatique. J'étais membre du directoire de la holding hollandaise et ai été directeur général d'UAP-IARD Nederland, qui était à Rotterdam et s'occupait de souscriptions maritimes et de transport. J'ai dû procéder à un redressement des comptes à cause d'erreurs de souscription de la part d'un certain nombre de souscripteurs.
En 1987, après dix ans à Paris, quatre à Bruxelles et quatre à Amsterdam et Rotterdam, la présidente de l'UAP, Mme Yvette Chassagne, m'a demandé de rentrer à Paris pour prendre la direction mondiale de l'informatique et des technologies nouvelles. J'ai bien évidemment accepté cette fonction, que j'ai assumée pendant cinq ans tout en étant président de la commission informatique de la Fédération française des sociétés d'assurances – FFSA.
En 1992, j'ai été envoyé en Italie, où les sociétés que nous possédions n'allaient pas très bien, avec un mandat de délégué général pour trois ans et une mission de réorganisation et de supervision de nos trois sites de Rome, Milan et Gênes, avec sept compagnies d'assurances et trois directeurs généraux, ainsi que des comptes à redresser, en particulier pour les filiales héritées d'Abeille, rachetée au groupe Vinci. Cette remise en ordre a demandé une grande activité financière.
À la date prévue pour mon retour, à la fin de 1996 et au début de 1997, AXA lançait son offre publique d'achat sur l'UAP. Je suis ainsi entré, au début de 1997, au comité de direction d'AXA France et, pendant trois ans, j'ai participé à la fusion entre AXA et l'UAP, d'abord en qualité de directeur de la logistique – près de 14 000 personnes étaient concernées par ces mouvements et 300 immeubles devaient être rationalisés. J'ai ensuite été, jusqu'en 2000, directeur du marketing et de l'innovation.
Après avoir quitté AXA, en 2000, j'ai retrouvé un poste de directeur général dans le groupe de protection sociale IONIS, qui comportait dix caisses de retraite complémentaire relevant de l'Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés – ARRCO – et de l'Association générale des institutions de retraite des cadres – AGIRC –, six institutions de prévoyance, une société d'assurances, une société de gestion d'épargne salariale, une société d'investissement, un établissement dépositaire et deux mutuelles. Mon métier a consisté à rationaliser et à fusionner ces sociétés, et à marier le groupe IONIS avec d'autres groupes – d'abord avec APRI, donnant naissance à APRI-IONIS, puis avec le groupe Vauban Humanis. Lors de mon départ, ce groupe s'appelait Humanis et nous avions déjà lancé l'opération de rapprochement avec le groupe Novalis Taitbout : ces groupes ont depuis lors fusionné et le nouveau groupe a conservé le nom d'Humanis.
J'ai pris ma retraite en juillet 2009, à soixante-cinq ans, âge limite pour le directeur général d'un groupe de protection sociale.
J'ai en outre été conseiller du commerce extérieur de la France durant toute la période où j'ai travaillé à l'étranger, entre 1983 et 1997, vice-président de la chambre de commerce française aux Pays-Bas lorsque je résidais dans ce pays, puis président de la chambre de commerce française en Italie. J'ai également été, de 2005 à 2010, trésorier de l'Association des anciens élèves de l'École polytechnique.
Je suis aujourd'hui, outre mes fonctions de membre du collège de l'ACPR, membre du Haut Conseil de l'Institut des actuaires français et administrateur de la Maison des polytechniciens, rue de Poitiers à Paris.
La première des compétences qui ont conduit le Centre technique des institutions de prévoyance – CTIP – à proposer mon nom pour l'ACPR est ma connaissance assez complète des différents types de sociétés d'assurances. De fait, ces sociétés peuvent avoir des statuts différents, relevant du code des assurances, du code de la sécurité sociale ou du code de la mutualité et, pour avoir géré des entités de ces différents types, je les connais bien.
Ma deuxième compétence est le management de sociétés, en particulier dans des situations de fusion et de redressement. En effet, les dossiers qui parviennent à l'ACPR font souvent l'objet, au titre de la prévention et de la prudence qu'il nous faut adopter à l'égard des entités que nous contrôlons, d'opérations de réorganisation ou de « nettoyage ».
Ma troisième qualité est ma connaissance des aspects bancaires et financiers. Je siège en effet au collège plénier de l'ACPR ainsi qu'au collège assurances et au collège restreint, chargé des conglomérats financiers – essentiellement bancaires, mais pas seulement.
Voilà ce que j'ai fait et ce que je sais faire. Je reste à votre disposition pour vous apporter toute précision.