Intervention de Jérôme Cahuzac

Séance en hémicycle du 16 octobre 2012 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 — Présentation des deux projets de loi

Jérôme Cahuzac, ministre délégué chargé du budget :

…mais il faut absolument rompre avec les termes de cette équation impossible.

C'est ce que le Gouvernement a l'intention de faire en modifiant les politiques publiques qui ont été menées et qui ont échoué. Au-delà du stock de dette, qui n'est pas l'exemple le plus abouti du succès des politiques menées, au-delà des éléments budgétaires et financiers que chacun sur ces bancs connaît parfaitement, qui ne voit l'effondrement du commerce extérieur, équilibré en 2001 et déficitaire de 70 milliards d'euros en 2011 ?

À qui la faute ? À ceux qui n'étaient peut-être même pas nés ou qui n'étaient que des collégiens dans les années 1968 puisque, si j'ai bien compris, c'est là qu'il faudrait aller chercher je ne sais quels errements ? Ou plutôt à ceux qui viennent de diriger le pays pendant dix ans et qui ont laissé la compétitivité de nos entreprises se dégrader à un point tel que notre déficit du commerce extérieur atteint un record ?

…ce qui n'est pas non plus un exemple de réussite flagrante.

Et la désindustrialisation : la faute encore à 1968 ? La part de l'industrie dans la richesse produite, qui était de 17,2 % en 2001, est tombée à 12,3 % en 2011. Où est passé le reste ? Qu'avez-vous fait, vous qui aujourd'hui nous donnez des leçons sur un ton aussi peu satisfaisant ? Un ton qui augure mal des cinq ans à venir, que nous allons passer, nous à proposer, vous à vous opposer. Il serait profitable aux deux parties de commencer sur de meilleures bases.

Quoi qu'il en soit, ne doutez pas qu'à chaque fois que ce ton sera employé nous répondrons comme il convient. Car nous n'accepterons pas de recevoir des leçons aussi définitives et péremptoires de ceux qui ont le bilan que je viens de décrire et dont je pourrais encore donner quelques détails, au risque de vous gêner. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Oui, il faut mener d'autres politiques publiques, afin de rompre avec celles que vous avez menées et qui ont échoué sur le plan budgétaire comme sur le plan industriel. Sans compter d'autres aspects. Non que vous auriez voulu attaquer notre modèle social et républicain : nous avons beau ne pas avoir les mêmes projets, jamais je ne ferai à l'opposition l'insulte de la considérer comme moins républicaine que la majorité. Mais quand même ! Près de 60 000 suppressions de postes dans l'éducation nationale, voilà qui ne peut que compromettre le service public de l'éducation !

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