Intervention de Jérôme Cahuzac

Séance en hémicycle du 16 octobre 2012 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 — Présentation des deux projets de loi

Jérôme Cahuzac, ministre délégué chargé du budget :

Comment ne pas constater que le Mécanisme européen de solidarité est en fait animé par un Allemand ? Et n'avez-vous pas vu que la Banque européenne d'investissement était dirigée aussi par un Allemand ? N'avez-vous pas vu que ce n'est pas du Conseil constitutionnel, mais de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe que l'Europe entière attendait une décision ? N'avez-vous pas constaté que la nomination de Mario Draghi relevait de Berlin et certainement pas de Paris ?

Y voyez-vous des exemples de l'influence de la France en Europe ? J'y vois pour ma part un recul contre lequel il faut lutter – un recul contre lequel nous lutterons pour notre part, en étant crédibles dans notre politique budgétaire et financière.

Il faut donc refonder les politiques publiques, et nous avons commencé dès le projet de loi de finances rectificative de cet été. À cet égard, et même si je comprends bien ce que le jeu politique peut commander comme approximations, sachons au moins entre nous de quoi nous parlons ! Il n'est pas vrai que les prélèvements supplémentaires décidés dans cette loi de finances rectificative doivent financer des mesures nouvelles. Toutes l'étaient.

L'augmentation de l'allocation de rentrée scolaire était financée par la baisse du quotient familial ; nous l'assumons. La retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé très tôt dans les métiers les plus pénibles était financée par une augmentation de cotisations ; nous l'assumons. En vérité, c'est parce que nous voulions respecter la parole que le précédent Président de la République avait donnée dans le concert européen des nations que nous avons levé – pas de gaieté de coeur, évidemment – ces 7,2 milliards d'euros d'impôts supplémentaires,

Nous avons donc commencé à refonder les politiques publiques, et nous allons continuer. Ce projet de budget y contribue, avec 10 milliards d'euros d'économies sur les dépenses et 20 milliards d'effort fiscal supplémentaire. Commençons par les économies. L'année prochaine, la norme de progression des dépenses de l'État sera à zéro en valeur. J'en vois certains satisfaits, d'autres inquiets.

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