Intervention de Gilles Carrez

Séance en hémicycle du 16 octobre 2012 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 — Présentation des deux projets de loi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Carrez, président de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Vous nous avez lancé plusieurs défis, monsieur le ministre, et nous allons les relever les uns après les autres. Mais je commencerai par vous faire part de notre total soutien à votre objectif de réduire le déficit à 3 % en 2013, 2,2 % en 2014, pour atteindre le quasi-équilibre en 2017. Vous n'avez pas le soutien du président de l'Assemblée nationale, vous avez l'appui du président de la commission des finances. Je ne sais pas lequel des deux vous préférez. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

Atteindre 3 %, c'est essentiel, parce que cela représente tout de même 60 milliards à emprunter, auxquels il faut ajouter les 90 milliards de la partie en capital de notre stock de dettes de 1 700 milliards qui vient à échéance et qu'il faut refinancer en 2013. Nous avons donc besoin de 150 à 160 milliards.

Par ailleurs, notre endettement tourne autour des 90 % par rapport au produit intérieur brut et l'histoire des faillites d'États, des centaines au cours des 200 dernières années, comme la littérature économique nourrie par l'expérience montrent que nous sommes en zone dangereuse.

Vous qui cherchez toujours à tenir des propos objectifs, vous auriez dû rappeler que, derrière ces 90 %, il y a quarante années de déséquilibre systématique de nos budgets, et la crise très violente qui a frappé. Jusqu'en 2008, par exemple, l'impôt sur les sociétés rapportait plus de 40 milliards d'euros. En 2009, il n'a rapporté que la moitié, 21 milliards, et il était normal de combler la différence en empruntant, on ne pouvait pas trouver 20 milliards d'économies instantanées. Il a fallu soutenir l'économie française pendant ces années de grande difficulté, et, vous auriez pu le rappeler, vous qui, dans votre intervention, vous êtes constamment tourné vers le passé, la politique de la France pour faire face à la crise a été jugée comme l'une des plus remarquables en Europe. Nos collègues allemands, que nous avons rencontrés ensemble à plusieurs reprises, nous l'ont dit, et cela nous faisait plaisir de l'entendre.

Les deux tiers de ceux qui vont nous prêter 150 ou 160 milliards d'euros ne sont pas des résidents, ne sont pas des Français, et nous devons conserver leur confiance. Vous vous réjouissez tous les jours, je le sais, que la précédente majorité vous ait laissé des conditions optimales de financement de la dette,…

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