Ne méprisez pas ceux de nos concitoyens qui construisent leur maison eux-mêmes, à Villeneuve-sur-Lot ou à Crest.
Monsieur le ministre, vous avez soutenu un candidat à la présidence de la République, François Hollande, et vous avez affirmé, vous et votre champion, que l'équilibre de votre politique fiscale serait fondé sur un geste vigoureux – plusieurs dizaines de milliards d'euros – sur les niches fiscales.
Nous cherchons votre geste et nous ne l'avons pas encore trouvé. Sans doute y avait-il une certaine ambition dans le projet présidentiel : elle faisait craindre en réalité une augmentation des impôts, parce qu'en français qui se cause la suppression des niches fiscales, c'est une augmentation d'impôt, mais cela pouvait avoir une certaine allure de justice.
De justice, que nenni ! La suppression de l'exonération des charges sociales et fiscales sur les heures supplémentaires, ce n'est pas de la justice. La hausse du forfait social sur la participation, ce n'est pas de la justice. Comment voulez-vous que nous regardions votre stratégie avec bénévolence ? C'est difficile, tout cela a manifestement très mal démarré.
Votre politique est d'autant plus injuste que vous avez le mauvais penchant de cacher ce que vous faites. Ainsi, vous cachez, le Premier ministre a caché l'impact réel de la suppression des exonérations de charges fiscales sur les heures supplémentaires dans les entreprises de moins de vingt salariés. De même, vous avez voulu obscurcir le débat sur la non actualisation du barème en faisant passer pour la première tranche ce qui est en réalité la tranche à 0 %. Les Français qui ne paient pas d'impôt sur le revenu ne subiront pas de hausse d'impôt, ce n'est pas une prouesse. (Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
Vous nous aviez beaucoup critiqués sur les mutuelles, au début de l'année. N'y aurait-t-il pas quelque chose, dans votre stratégie des finances publiques, qui dans les mois qui viennent va toucher les mutuelles et leurs adhérents ? S'il vous plaît, un peu de modestie.
Un peu de modestie aussi parce que, monsieur le ministre, j'ai du mal à articuler vos chiffres avec ceux de M. Moscovici. Vous avez rappelé tout à l'heure avec courage, parce que vous avez cette force de défendre les causes indéfendables, que neuf Français sur dix ne seraient pas touchés par les hausses d'impôt et comme vous aviez promis qu'il n'y aurait pas d'augmentation d'impôt au-delà de 2013, tout le monde devrait être rassuré. Or, le ministre Moscovici nous a dit que 70 % de l'effort était porté par 20 % des contribuables. Avec l'aide du rapporteur général, nous pourrons immédiatement constater que ce n'est pas la même chose : 20 %, ce n'est pas 10 %. Au passage, cela signifie aussi que 30 % de l'effort est supporté par tous les autres, y compris les plus modestes.
Nous voulons vous aider. Sortez-vous de ce mauvais pas, démentez cette affaire des neuf Français sur dix : c'est faux et il serait plus simple de l'expliquer en admettant cette erreur.