Là encore, c'est tout l'inverse que vous faites ! Vous devez avoir le courage de réduire drastiquement la dépense publique et réorienter radicalement les crédits sur certains types de dépenses publiques bénéfiques pour le taux de marge des entreprises, comme les politiques de l'innovation. Rien de tout cela ne figure dans le projet de budget 2013, qui n'est que la rançon de votre indécision. C'est du grand art en termes de pilotage à vue !
Churchill comparait les socialistes à Christophe Colomb lors de la découverte de l'Amérique. Monsieur le ministre, vous êtes habitués à cette comparaison, mais je rappelle cette citation pour vous faire sourire : « Quand il est parti, il ne savait pas où il allait, et quand il est arrivé, il ne savait pas où il se trouvait. Et bien sûr, il le faisait avec l'argent des autres ». Voilà, résumé par cette parabole, votre PLF.
La vérité, que vous refusez d'admettre, est que soit la France se réforme de manière volontaire, soit elle se réformera sous la contrainte des marchés, du FMI et de nos partenaires européens. Ce rendez-vous budgétaire aurait dû mettre à profit ce sursis que nous vivons encore. C'est un rendez-vous manqué.
Parce qu'il n'empêchera pas la dérive des déficits, parce qu'il cassera un peu plus la croissance, parce qu'il ne répond pas aux enjeux économiques de notre pays, parce qu'il n'amorce aucune réforme salutaire, et parce qu'il met en place une fiscalité totalement confiscatoire et donc anticonstitutionnelle, ce projet de loi de finances ne saurait être examiné en l'état dans cet hémicycle. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)