Dans le domaine des services et, principalement, dans le secteur des télécommunications – téléphonie mobile et Internet -, les délocalisations touchent plus particulièrement la « gestion clients ». Comme vous l'avez dit, il importe de disposer d'une étude d'impact afin d'anticiper un certain nombre de chocs. Nous savons fort bien, par exemple, que la volonté de développer un modèle à bas coût peut avoir des conséquences sur l'ensemble d'une filière et qu'il faut tenir compte à la fois de l'intérêt légitime du consommateur et de l'impact, en termes d'emplois, des décisions qui sont prises. Quel peut-être le rôle des pouvoirs publics dans l'anticipation d'un équilibre entre ces deux exigences ? Que pensez-vous des études réalisées par certains de vos collègues sur les modèles à bas coût dans ce secteur ? J'insiste : lorsque l'on prend une décision susceptible de modifier les modèles économiques, l'impact sur l'ensemble de la filière – sur les prestataires de premier et de second rangs, et pas uniquement sur les donneurs d'ordre – survient avec un « effet retard » qui doit être anticipé. S'il est difficile de relocaliser une activité, il est en revanche indispensable d'anticiper les chocs éventuels d'une politique en termes d'emplois. Elue des Côtes-d'Armor, je sais combien les conséquences peuvent être lourdes si tel n'est pas le cas.