Je pensais que vous saviez compter, monsieur le ministre, ou, du moins, que vous ne preniez pas les parlementaires pour ce qu'ils ne sont pas en leur faisant prendre des vessies pour des lanternes. La réalité, c'est que, si vous aviez réellement baissé de dix milliards d'euros la dépense publique cette année, oui, vous auriez été au rendez-vous de la responsabilité.
Je ne sais pas s'il ne vous a pas fallu, avant tout, chercher à convaincre d'autres membres du Gouvernement. Voilà pourquoi votre vision n'est en rien économique, votre vision est purement budgétaire, et vous ne pouviez pas réussir.
Je l'ai dit, il fallait réduire la dépense publique. Nous ferons des propositions. S'agissant notamment de la contribution au budget de l'Union européenne, je ne suis pas certain qu'on ait besoin de faire un pas en avant et de l'augmenter comme prévu dès l'an prochain.
S'agissant des dotations aux collectivités locales, il ne s'agit pas de pénaliser les petites communes. Si l'État et les grandes collectivités géraient leur budget comme les maires des communes rurales, la situation ne serait pas celle que l'on connaît. En revanche, vous savez pertinemment que, dans de très grandes collectivités locales, il est temps de recentrer les investissements publics, comme le préconise la Cour des comptes, et qu'il est temps aussi de réduire les dépenses de fonctionnement, notamment les dépenses de personnel. C'est ce que nous faisons dans de très nombreuses municipalités gérées par l'UMP et par nos amis.
De même, j'aurai l'occasion de défendre, en deuxième partie du projet de loi de finances, des amendements qui s'inscrivent dans une logique à la fois d'efficacité de la dépense publique – ou de la recette, comme vous voulez – et d'équité. Je proposerai qu'il y ait, dès l'an prochain, un deuxième jour de carence en cas d'arrêt de travail des fonctionnaires, quelle que soit la fonction publique de rattachement. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)