Intervention de Gaby Charroux

Séance en hémicycle du 16 octobre 2012 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGaby Charroux :

Monsieur le président, mesdames, messieurs, nous entamons la discussion de ce projet de loi de finances dans un contexte économique et social particulièrement sombre. Le chômage a atteint un niveau record. Près de cinq millions de nos concitoyens sont aujourd'hui inscrits à Pôle emploi et, parmi eux, près de 40 % sont au chômage depuis plus d'un an. La part des chômeurs non indemnisés a également augmenté. Ainsi, 58 % des demandeurs d'emploi ne sont plus indemnisés. Au total, ce sont 3,3 millions de nos concitoyens qui vivent en France avec des minima sociaux et plus de 8,5 millions qui vivent avec moins de 964 euros par mois. Cette dégradation est d'ailleurs très palpable. Il ne se passe pas une semaine sans l'annonce de nouveaux plans sociaux. De fait, l'industrie a perdu 21 000 emplois en un an, le bâtiment 12 000 et le tertiaire, lui-même, 6 000. Notre industrie est dans un état critique : 921 sites industriels ont fermé depuis 2009. Le nombre de fermetures de sites a connu, cette année encore, une hausse de 46 %. La situation du marché du travail devrait se dégrader encore davantage puisque, selon la Banque de France, l'économie française, qui stagnait jusque-là, est cette fois entrée elle aussi en récession.

Cette situation est la traduction du marasme économique qui affecte l'ensemble de l'Europe. Nous sommes entrés dans une spirale récessive qui ne touche plus seulement certains pays tels que la Grèce ou l'Irlande, mais également l'Italie et l'Espagne. Dans ces pays, comme dans le nôtre, tous les moteurs de la croissance sont au point mort ; une situation aggravée par les politiques d'austérité qui achèvent de déprimer la demande intérieure au lieu de la soutenir.

C'est à la lumière de ce contexte économique qu'il convient d'examiner le présent projet de loi de programmation et le projet de loi de finances. Nous ne pouvons, en effet, nous en tenir aux critères comptables qui forment, aujourd'hui, le cadre quasi exclusif de discussion de la politique budgétaire.

Votre priorité, monsieur le ministre, est de réduire le poids de la dette dans la richesse nationale. Nous ne contestons pas l'objectif en lui-même, même si nous considérons que les Français ne sont pas comptables de la part de la dette imputable en France à la finance.

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