Intervention de Catherine Vautrin

Séance en hémicycle du 16 octobre 2012 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Vautrin :

Monsieur le ministre, votre budget porte une triple inquiétude : une inquiétude pour les ménages, une inquiétude pour les entreprises et leurs salariés, une inquiétude pour la compétitivité de notre pays.

L'ampleur des prélèvements nouveaux ainsi que leur répartition auront des effets contre-productifs en matière de financement de nos entreprises, de délocalisation des capitaux et des cerveaux mais aussi de pouvoir d'achat pour les classes moyennes.

Votre budget, c'est le matraquage fiscal des classes moyennes !

Contrairement à ce que vous affirmez, ce n'est pas un Français sur dix qui sera touché, c'est la majorité d'entre eux et particulièrement les classes moyennes.

Avec le gel du barème de l'impôt sur le revenu, ce sont de nombreux concitoyens qui vont devoir payer des impôts.

Avec la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires, vous avez retiré à plus de 9 millions de Français une source de revenus supplémentaires : 50 à 60 euros par mois pour les salariés d'un hôtel dans ma circonscription, 80 euros par mois pour les salariés d'une entreprise de transport, entreprise dont l'activité diminue car certains de ses clients lui préfèrent des transporteurs étrangers, plus compétitifs mais beaucoup moins rigoureux sur les horaires, donc sur la sécurité. C'est donc une double peine pour le chef d'entreprise, qui doit expliquer pourquoi il n'est pas en mesure de compenser le manque à gagner. Mais à qui la faute ? À vos choix politiques !

Depuis cinq mois vous instaurez un véritable climat de défiance à l'égard des entreprises. Hier, c'était une famille d'industriels jetée en pâture dans l'hémicycle. Aujourd'hui, avec ce budget, ce sont les créateurs d'entreprise qui sont pénalisés. Comment décourager quelqu'un qui a consacré sa vie au développement de son entreprise, donc à l'emploi ? Votre budget, c'est une invitation à partir s'installer ailleurs, à Londres, à Bruxelles.

Vous imposez 10 milliards d'efforts aux entreprises au moment où la crise frappe, où le nombre de faillites est en hausse et où la seule réponse qui vaille est la baisse des charges. Vous, vous choisissez de les enfoncer un peu plus. Est-ce votre vision du choc de compétitivité ?

Votre budget, c'est également le matraquage des emplois familiaux. Vous décidez de rendre plus difficile le maintien à domicile des personnes âgées, véritable enjeu pour la société, d'autant que, dans quelques jours, avec le PLFSS, nous assisterons à la fin de l'exonération des charges pour les personnes âgées imposables. Vous frappez également la garde d'enfant, clé de l'accès des femmes à l'emploi. Vous imposez la suppression du forfait applicable au versement des cotisations sociales pour les salariés intervenant à domicile.

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