Intervention de Gabriel Serville

Séance en hémicycle du 16 octobre 2012 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, le projet qui nous est présenté est non seulement la conséquence logique d'un contexte économique international troublé, mais aussi de l'héritage déplorable de la précédente majorité.

À ce sujet, je rappellerai d'emblée à la droite que la dette a augmenté de 26 points de PIB, soit 520 milliards d'euros, ces cinq dernières armées : il conviendrait de ne pas l'oublier avant de claironner à tous vents que la gauche procède à un matraquage fiscal.

Ce projet de loi de finances pour 2013 illustre le sérieux affiché par le Président de la République. Les efforts équilibrés contenus dans ce budget consacrent un changement dont nos concitoyens ont besoin. Ces efforts seront acceptés s'ils ne constituent pas une fin en soi, mais un moyen ponctuel de rétablir la croissance.

Ils devront en outre comporter les éléments de justice annoncés, notamment les priorités données à l'éducation, la jeunesse, la sécurité, la justice et tout particulièrement l'outre-mer, trop longtemps sacrifié par l'ancienne majorité et qui bénéficie, je veux le souligner, d'un effort tout particulier.

En Guyane, la jeunesse est au coeur de nos préoccupations. Elle a besoin de s'insérer dans une région riche de potentialités qui demandent à être mieux valorisées. Dans cet esprit, la décision d'augmenter de 40 % les moyens du service militaire adapté dès 2013, afin d'atteindre le seuil de 5 000 jeunes ultramarins formés par an, mérite d'être soulignée.

De même, les compétences et les moyens financiers de l'Agence de l'outre-mer pour la mobilité (LADOM) sont renforcés. Le développement du service civique au profit de pans entiers de l'économie solidaire est quant à lui un engagement fort, vecteur de vocations pour des activités sociales ou associatives en faveur de la jeunesse.

Ces efforts devront être accentués durablement.

De même, le tissu d'entreprises guyanaises, constitué à plus de 90 % de TPE, rend nécessaire une rapide déclinaison locale de la banque publique d'investissements, afin de mieux répondre à la pauvreté de l'offre bancaire et financière qui, hélas, s'inscrit dans une logique mercantile d'opportunités et non de développement à long terme.

Concernant la sécurité, qui demeure un grand sujet d'inquiétude pour nos populations, le changement s'est traduit concrètement. La sécurité n'est pas un bien marchand, elle est due à tous les citoyens sans aucune distinction. Lorsque la sécurité s'achète, elle se met à la seule disposition des puissants ; la protection des personnes et des biens devient alors l'apanage exclusif des nantis, tandis que sévit la loi de la jungle pour le plus grand nombre – j'emploie cette expression à dessein, car elle prend un sens particulier pour le territoire de la Guyane.

À ce titre, j'ai déjà eu l'occasion de dénoncer avec force l'orpaillage clandestin et ses conséquences négatives, qui contrastent singulièrement avec l'énergie de notre jeunesse qui ne demande qu'à vivre, se former et travailler.

Cette situation exige une mobilisation sans précédent des pouvoirs publics. Je ne crains pas d'affirmer que la gauche, en s'éloignant des préoccupations populaires, s'est par moments montrée trop libérale sur l'insécurité.

Heureusement, le projet qui nous est présenté par le Gouvernement sous l'autorité du Président de la République prend aujourd'hui en compte cette réalité. À l'inverse de ce que pratiquait la droite, les crédits alloués à la sécurité s'accompagnent d'une augmentation de ceux alloués à la justice. La politique répressive ne peut s'envisager que si elle est strictement encadrée, si le respect des procédures est assuré et si les libertés individuelles sont garanties. Ce sont là autant de moyens matériels et humains qui viendront utilement renforcer notre politique de sécurité.

Au sein de la majorité, nous sommes tout à fait conscients que les efforts exceptionnels consentis ne constituent pas une fin en soi. Pour l'outre-mer notamment, ils doivent répondre à des objectifs précis et clairement identifiés. Nous en serons les garants.

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