Intervention de Marion Maréchal-Le Pen

Séance en hémicycle du 16 octobre 2012 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarion Maréchal-Le Pen :

Ne pas profiter des périodes fastes pour inverser la tendance : vous portez cette responsabilité.

Face à cette spirale de la dette, dénoncée depuis des années par la Cour des comptes, et sans l'aide de l'inflation faute d'une monnaie adaptée, nous en sommes presque à organiser notre insolvabilité.

Alors que la France a perdu son triple A, certaines collectivités ou établissements publics hospitaliers ont cette année fait défaut.

Insidieusement, c'est ce à quoi vous nous préparez avec l'article 43, en apparence anodin, qui permet à l'État de rééchelonner ses échéances.

Il faut encore fermer les yeux sur tous les faramineux engagements hors budget : les 28 milliards de garanties au Crédit immobilier de France ou les 31,4 milliards cautionnés auprès du FMI pour aider les États de la zone Euro.

Voilà trente-cinq ans que nous ne cessons d'augmenter la dépense publique. Aujourd'hui, elle représente 56,3 % du PIB, c'est-à-dire un niveau record.

Le respect de la norme zéro valeur ou le gel de la dotation aux collectivités est un pas, je vous le concède, même si je note que cela ne vous empêcha pas, pendant des années, de conspuer le Gouvernement précédent sur l'insuffisance des dotations aux collectivités. Aujourd'hui il est de votre devoir d'assainir durablement la dépense publique. L'Europe, l'immigration, sont autant de dépenses qui méritent d'être sereinement analysées et réduites.

En parallèle, si, comme vous le laissez croire, vous n'êtes pas des ultralibéraux, affranchissez-vous de la politique de libre concurrence européenne en misant sur un protectionnisme ciblé et mesuré qui permettra non seulement de relancer la compétitivité mais générera de nouvelles recettes. Revenez sur les principes hérités de loi de 1973 qui obligent l'État à emprunter sur les marchés plutôt qu'auprès de sa banque centrale.

Ne vous contentez pas de taxes dérisoires sur les transactions financières, qui excluent au demeurant les produits les plus lucratifs que sont les produits dérivés.

Il le faut, car les intérêts de la dette sont en phase de devenir le premier poste de dépenses du budget de l'État, et que nous devrons emprunter 170 milliards en 2013, soit deux fois et demi le produit de l'impôt sur le revenu.

Il le faut, sinon la pression de nos créanciers nous conduira demain, quand ce n'est pas déjà le cas, à céder nos entreprises stratégiques, notre patrimoine, nos services publics à des investisseurs étrangers.

Quelques pansements sur une hémorragie ne suffiront pas. Vous avez vendu aux Français le changement ; vous serez, comme vos prédécesseurs, le quinquennat de la désillusion et je le regrette sincèrement.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion