Intervention de Pascal Cherki

Séance en hémicycle du 16 octobre 2012 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Cherki :

Monsieur le Président, mes chers collègues, le budget que propose le Gouvernement est un budget de combat dont l'objectif premier est de réduire rapidement le déficit en application des engagements européens contractés par la France. Ainsi il est prévu de le ramener à 3 % dès 2013. Cet objectif sera-t-il atteint ? Nous sommes nombreux à en douter. J'avais été le premier à m'interroger publiquement dès juin, au regard de prévisions de croissance que j'estimais – et que j'estime toujours, nonobstant leurs révisions récentes – exagérément optimistes. Quoi qu'il en soit et même si cet objectif n'est pas atteint, il ne pourra être reproché au Gouvernement de ne pas avoir engagé une trajectoire de réduction des déficits sérieuse et volontaire. Il ne pourra pas être reproché au gouvernement ne pas avoir essayé de réduire l'énorme facture de la dette que nous a léguée l'UMP, qui a géré de manière extrêmement cavalière et désinvolte les finances publiques de notre pays pendant les dix dernières années.

Dans cette mère de toutes les batailles que constitue la mise en oeuvre d'une trajectoire de réduction rapide des déficits, quelle est la stratégie adoptée par le Gouvernement ? Est-elle aveugle ou juste ? En d'autres termes, sur qui fait-on porter principalement l'effort de redressement ? Y a-t-il rupture en la matière avec la politique suivie jusqu'alors par la droite ? Plus généralement, y a-t-il rupture au regard de la politique jusqu'alors suivie par les gouvernements de gauche ou de droite en Europe, quand ils ont décidé de s'attaquer à la réduction des déficits, par choix idéologique ou sous la contrainte plus ou moins assumée de la Commission européenne, du FMI et de la Banque centrale européenne qui forment à eux trois la fameuse Troïka, ou de la pression des marchés financiers ?

Pour le dire autrement, y a-t-il, une fois assumé le débat sur la réduction des déficits, une orientation de gauche dans ce budget ? À cette question, je réponds « oui » sans hésitation.

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