Intervention de Patrick Balkany

Séance en hémicycle du 16 octobre 2012 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Balkany :

Monsieur le Président, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, nous sommes tous d'accord sur le diagnostic : notre économie va mal. Elle est même dans une situation critique.

Mais il est des remèdes qui sont parfois pires que le mal. Avec ce budget, les quelques ballons d'oxygène qui la soutenaient vont être réduits à néant.

Pour relancer au plus vite la croissance, il faut évidemment poursuivre la réduction des déficits publics. Nous assumons notre bilan et partageons ce constat. Mais nous sommes profondément en désaccord, monsieur le ministre, quant aux moyens que vous entendez mettre en oeuvre pour atteindre cet objectif.

Que prévoit ce budget ? Vingt milliards d'euros d'impôts supplémentaires : 10 milliards pour les ménages, 10 milliards pour les entreprises. C'est oublier que nous vivons dans une économie et un marché mondialisés et que nos entreprises, à force d'être taxées toujours davantage, partiront dans des pays voisins où le coût du travail est bien moins cher et la fiscalité moins lourde. Les autres seront contraintes de geler les embauches, de bloquer les salaires, voire de licencier, quand elles ne déposeront pas le bilan.

Augmenter ainsi les impôts ne fera pas repartir la croissance. Cela portera préjudice à la compétitivité de nos entreprises et au pouvoir d'achat des Français.

Mieux que quiconque, nos concitoyens ont parfaitement conscience de la gravité de la situation. Ils sont prêts à faire des efforts, mais il faut avoir le courage de leur dire la vérité. Vous ne l'avez pas. Vous prétendez que ce budget ne touchera pas au pouvoir d'achat des classes moyennes. C'est faux ! Le gel du barème de l'impôt sur le revenu, que vous avez tant décrié pour mieux le reconduire aujourd'hui, touchera désormais onze millions de contribuables sur les 18 millions qui s'acquittent de cet impôt.

L'abaissement du plafond du quotient familial touchera près d'un million de familles. Elles seront plus nombreuses à payer l'impôt et elles paieront davantage.

La suppression du paiement au forfait des employés à domicile va pénaliser les trois millions et demi d'employeurs à domicile : des familles, des personnes âgées ou dépendantes, mais surtout plus d'un million et demi de salariés du secteur.

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