Intervention de Martine Faure

Séance en hémicycle du 16 juillet 2012 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Faure, rapporteure pour avis de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Certes, ce collectif budgétaire ne peut que rectifier le budget initial pour 2012, qui a été très mal engagé pour l'école, et non le modifier en profondeur. Cette étape reste cependant essentielle, car elle préfigure les objectifs et les ambitions de la refondation de l'école annoncée par le Président de la République, le Premier ministre, et monsieur le Ministre de l'éducation nationale.

Quelques éléments de contexte : de 2008 à 2012, l'éducation nationale a été la victime d'une politique purement quantitative de réduction de postes. Au total, plus de 70 000 suppressions ont été opérées. Mais cette stratégie n'a jamais été mise en cohérence avec une politique éducative claire, ou avec une analyse des besoins réels d'accompagnement des élèves.

En effet, de nombreuses contradictions ont marqué ces cinq dernières années. D'un côté, l'approche dominante a été mécanique et comptable ; de l'autre, la promesse d'individualiser l'enseignement a été sans cesse renouvelée.

Certes, une aide personnalisée a été mise en place à l'école, un accompagnement éducatif au collège et un accompagnement personnalisé au lycée. Mais, dans le même temps, année après année, le socle de l'offre éducative a subi des attaques incessantes, qui ont nui à sa qualité et à sa continuité.

Je n'en prends qu'un exemple, celui des enseignants de RASED, c'est-à-dire les seuls enseignants qui avaient été spécifiquement formés pour prendre en charge les élèves en grande difficulté : ils ont été massivement éliminés.

En 2010, la mastérisation a remplacé la formation initiale des maîtres. Il s'agissait là d'une très belle opération de communication sur la qualification universitaire des professeurs. Sur le principe, nous n'étions pas en désaccord ; mais en réalité, cette opération ne visait qu'à dégager une économie de 14 000 postes.

À partir de 2011, nous avons connu les fameux « leviers d'efficience », 13 au total, utilisés par les rectorats et qui, pour l'essentiel, consistaient à augmenter la taille des classes – y compris dans le primaire –, à priver d'accès à la maternelle les enfants de moins de trois ans, ou encore à réduire les capacités de remplacement des personnels.

Pour finir, l'école a été mise sous tension et en est arrivée à un point critique. Je rappelle que pour 2012, en effet, 14 000 postes ont été supprimés… (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

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