Madame la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, l’université de La Réunion a traversé cette année une importante crise financière. Suite à son passage en début d’année en responsabilités en compétences élargies, elle a en effet voté un budget se fondant sur une dotation de l’État de 6,7 millions d’euros pour compenser les coûts transférés. En mars 2013, la dotation budgétaire effectivement actée par vos services s’élevait à 1,3 million d’euros.
Refusant cet état de fait, le président de l’université a entamé des négociations avec votre ministère pour obtenir une augmentation de la dotation budgétaire allouée afin notamment de compenser les surcoûts liés à l’insularité et à l’éloignement. Vous n’êtes pas sans savoir, madame la ministre, l’importance que l’enseignement occupe dans l’outre-mer. Gage de la solidarité républicaine et condition sine qua non de notre développement économique, l’enseignement est une de nos trois priorités pour l’outre-mer, citées par vous, monsieur le Premier ministre, dans votre discours à Fort-de-France le 27 juin dernier, lorsque vous appeliez de vos voeux une économie du savoir pour nos territoires.
Le département de La Réunion occupe de manière constante, depuis que ce classement existe, le bas du tableau des universités selon leur taux d’insertion professionnelle à trente mois, presque toutes filières confondues. Malgré cela, il faut bien reconnaître l’implication de la société civile et des élus autour de cette université, tant il nous apparaît clairement à tous que l’avenir de notre jeunesse se jouera sur les bancs de l’école en général et de l’enseignement supérieur en particulier.
Le principe d’une compensation spécifique aux surcoûts ultramarins doit donc faire consensus tout en s’articulant avec les nécessaires efforts budgétaires de la nation, et ce d’autant plus que le contexte économique et géopolitique de nos territoires nous amènera bientôt à être en concurrence avec des puissances mondiales sur lesquelles la qualité de l’enseignement français reste l’un de nos principaux atouts.
Je souhaiterais par conséquent, madame la ministre, que vous nous exposiez l’état d’avancement des négociations budgétaires que vous menez avec l’université de La Réunion. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)