Intervention de Dominique Baert

Séance en hémicycle du 16 octobre 2013 à 21h45
Loi de finances pour 2014 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Baert :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, jamais sans doute une loi de finances n’aura autant eu pour fonction de corriger les erreurs de stratégie financière, économique, budgétaire et fiscale des gouvernements précédents.

L’an dernier, il a fallu que le Gouvernement prenne des mesures financières d’urgence pour préserver, sauver même, le mot n’est pas trop fort, la souveraineté de la France devenue très dépendante des marchés étrangers pour se financer, car très endettée. Ces mesures d’urgence ont été prises pour le sérieux budgétaire avec un cap clair vers le redressement des comptes, et pour affirmer une politique économique crédible, car la crédibilité ainsi bâtie est à la fois source d’économies sur nos charges d’intérêt pour demain, et gage de nos marges de manoeuvre d’après-demain. Sans restauration de notre souveraineté, sans affirmation d’une crédibilité, il n’y a pas de chances possibles pour la réussite de la gauche au pouvoir, il n’y a pas de perspectives plausibles pour la croissance et l’emploi, et il n’y aura pas de chances pour le changement.

Le projet de loi de finances pour 2014 poursuit l’effort pour traiter les trois déficits profonds, hérités de nos prédécesseurs, dont souffre la France.

Le premier de ces déficits est celui de l’État. Les déficits d’hier, nous les réduisons : moins 5,3 % encore en 2011 ; moins 3,6 % en 2014, soit la moitié du déficit de 2009. Voilà la réalité.

Autre déficit légué, le dramatique déficit de 75 milliards d’euros du commerce extérieur et de la compétitivité, qui appauvrira la France si nous ne le réduisions pas. Ne pas chercher à améliorer notre compétitivité, ce serait assurément avoir moins d’entreprises, moins d’emplois, moins de croissance, moins de recettes fiscales, et plus de déficits.

Avec le CICE, auquel il faut laisser le temps de faire ses preuves, avec la stabilité des prélèvements obligatoires, et les 12 milliards d’euros d’investissements d’avenir, ce PLF 2014 travaille à rétablir notre compétitivité. Voilà la réalité.

Troisième déficit, criant, terrible, le déficit d’emplois. Les chiffres sont malheureusement très bien connus, trop bien connus. Quand on voit l’impasse du chômage qui nous a été laissée, soyons fiers que dans ce projet de loi de finances, le budget de l’emploi engage 3,5 milliards d’euros pour les emplois d’avenir, les contrats aidés ou les contrats de génération : ils créeront plusieurs centaines de milliers d’emplois, autant de revenus pour des familles, de pouvoir d’achat et de dignités retrouvées.

Les déficits sont le lourd héritage, le boulet laissé par nos prédécesseurs. Le besoin de financement de l’État, c’est-à-dire ce que l’on doit chaque année emprunter malgré tous les efforts que nous faisons en dépenses et en recettes sera encore en 2014 de 177 milliards d’euros. Mesdames et messieurs de l’opposition, c’est à vous que nous les devons ! Nous devons les lever pour payer vos dettes !

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