Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 16 octobre 2013 à 21h45
Loi de finances pour 2014 — Discussion générale

Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du budget :

Je tiens ici à apporter quelques précisions. La prévision d’emploi est tout à fait crédible. Le Gouvernement a fait de l’inversion de la courbe du chômage sa priorité absolue. Il a centré autour de cet objectif toute son action depuis mai 2012 – la construction de ce PLF en témoigne : allégement du coût du travail avec dès 2012 l’adoption du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, contrats de génération, loi sur les emplois d’avenir, loi sur la sécurisation de l’emploi afin de rendre le marché de l’emploi plus fluide. Il s’agit là d’autant de réformes structurelles, j’insiste sur ce point car vous nous reprochez de ne pas en mener assez. À cela s’ajoutent l’allongement de la durée des contrats aidés décidé en mai, une fiscalité orientée vers la compétitivité et le retour de la croissance. La mise en oeuvre effective de tous ces dispositifs reflète une politique volontariste en faveur de l’emploi qui atténue les effets délétères de la crise sur le marché du travail et qui conduit à soutenir l’emploi en phase de reprise.

Je souligne enfin que le Gouvernement est le premier à soumettre ses prévisions macroéconomiques à un organisme indépendant, le Haut conseil des finances publiques, qui, tout en soulignant les aléas qui entourent ces hypothèses – mais il y en a toujours eu –, les jugent plausibles. Je pense que nous pouvons là aussi, sur tous ces bancs, nous réjouir de ce progrès dans la gouvernance de nos finances publiques.

J’en viens au deuxième point sur lequel nous nous accordons : les économies sont au rendez-vous et nous maîtrisons la dépense publique.

M. Bruno Le Maire, dont les propos ont été, comme à l’accoutumée, très mesurés, l’a dit lui-même. La dépense publique ralentit. Son taux moyen de progression au cours des dix dernières années était de 2 % ; le projet de budget qui vous est soumis prévoit une évolution de 0,4 %. Autrement dit, en dix-huit mois, nous avons divisé par cinq le taux de progression de la dépense publique. J’ai noté que le président de la commission des finances lui-même reconnaissait cela.

Beaucoup de polémiques pendant nos échanges ont porté sur le montant exact de nos économies. Je note tout d’abord que depuis la réunion de la commission des finances, l’opposition a beaucoup tempéré ses critiques. En commission, elle expliquait que les économies ne se calculaient pas par rapport à un tendanciel. Vous ayant rappelé à plusieurs reprises que cette méthode avait été utilisée par le précédent gouvernement mais également, et surtout, par la Commission européenne et des instituts internationaux, vous avez fini par convenir que cela avait un sens.

Xavier Bertrand, dont je salue l’arrivée parmi nous, a à nouveau avancé hier soir dans son discours, comme toujours très habile, cet argument selon lequel nos économies n’avaient pas de réalité car elles étaient calculées par rapport à un tendanciel. Vous avez été ministre pendant longtemps,et même un ministre talentueux.

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