Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 16 octobre 2013 à 21h45
Loi de finances pour 2014 — Discussion générale

Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du budget :

Si vous, membres de l’opposition, considérez que notre potentiel de croissance est inférieur à 0,9 %, alors je comprends que vous ayez déposé des amendements qui appellent à une amélioration du déficit conjoncturel. M. Chatel vient nous donner des leçons sur le niveau de la croissance française alors que lors du dernier quinquennat, elle a été en moyenne proche de zéro. Il est vrai qu’avec de tels résultats et après avoir éprouvé bien des difficultés à obtenir de la croissance, vous avez toute légitimité à nous indiquer comment y parvenir !(Sourires sur certains bancs du groupe SRC.)

Beaucoup d’entre vous – M. Lamour et M. Bertrand pour ne citer qu’eux – se sont inquiétés de l’explosion de la dette publique. Là, nous sommes confrontés à un symptôme extraordinairement préoccupant d’amnésie. L’explosion de la dette – je le dis à M. Lamour qui n’est pas présent ce soir –, ce n’est pas après un an de gestion de notre gouvernement qu’il faut en mesurer l’ampleur mais après dix ans de gouvernement de droite. En cinq ans, il y a eu 600 milliards de dettes supplémentaires ; en dix ans, plus de 900 milliards. Avec un tel palmarès, je comprends là encore que vous ayez toute légitimité à évoquer ce sujet.

Vous nous reprochez encore d’avoir abandonné la révision générale des politiques publiques mais celle-ci a été un échec : échec de méthode parce qu’elle reposait sur des logiques de rabot et des approches comptables non ciblées ; échec dans les résultats de l’État avec des dépenses qui ont augmenté en moyenne de 5 milliards à 6 milliards par an entre 2007 et 2011 alors que la RGPP ne rapportait que 2,5 milliards d’économies par an.

Il est dérisoire de penser que les économies peuvent se faire en réduisant les dépenses de fonctionnement et en poursuivant la logique comptable qui a été la vôtre – le rabot sur les effectifs. Cette logique désespérante pour les agents et leurs administrations est source de frustration et de malaise. En outre, elle est inefficace et contre-productive pour atteindre les niveaux d’économies que nous souhaitons réaliser.

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