Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 16 octobre 2013 à 21h45
Loi de finances pour 2014 — Article liminaire

Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du budget :

Le Gouvernement pense des choses assez simples qui vont me permettre d’être assez bref sur cette affaire. Nous avons déjà évoqué ce sujet dans la discussion générale. La première chose est que, dans la loi organique, nous avons renvoyé à la loi pluriannuelle de finances publiques qui donnait des éléments sur ce sujet et celle-ci a été votée très largement, par le groupe UDI en particulier. On ne peut pas en permanence casser les instruments de mesure que nous nous sommes fixés à nous-mêmes. Il faut qu’il y ait des règles claires, constantes, et que ce soit à l’aune des instruments de mesure définis que nous considérions les efforts accomplis.

Il est très important, si nous voulons avoir des débats qui nous permettent de nous opposer vraiment, de ne pas constamment mettre en cause les règles que nous nous sommes données à nous-mêmes pour mesurer les efforts que les gouvernements accomplissent.

Deuxième élément : nous sortons d’une crise et nous n’en sommes pas encore totalement sortis. Par conséquent, il est légitime de notre part de considérer, parce que nous voulons pour notre pays un retour de la croissance qui permette d’infléchir durablement la courbe du chômage, que la croissance potentielle de notre pays est bien supérieure aux 0,9 % qui se profilent en 2014 : si tel n’était pas le cas, cela voudrait dire que nous nous résignons, que nous manquons totalement d’ambition. Dans ce cas d’ailleurs, les premiers qui se dresseraient devant nous pour nous reprocher ce manque d’ambition, en utilisant des argument inverses de ceux qui viennent d’être utilisés, ce serait vous ! Nous sommes dans une période de sortie de crise, il est légitime de considérer qu’il y a une différence entre la croissance effective et la croissance potentielle ; qu’aussi longtemps que cette différence existera, nous serons en situation de déficit conjoncturel ; que la meilleure façon de sortir de cela est que la croissance réelle dépasse notre croissance potentielle ; et qu’il faut avoir pour notre croissance potentielle une certaine ambition.

En troisième lieu, – mais c’est légitime de la part de l’opposition – je vois bien ce qu’il y a derrière cette démarche : une volonté de nous mettre en difficulté. Plus on va raisonner avec une croissance potentielle basse, en minorant le déficit conjoncturel, plus on va majorer notre effort structurel. Ce que vous voulez, c’est augmenter artificiellement l’effort dont nous devrions rendre compte, en nous mettant en difficulté, plutôt que de partager avec nous une ambition de croissance et d’emploi pour notre pays.

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