Ma vision n'est pas celle que vous décrivez. J'ai simplement du mal à croire que le travail d'un homme puisse valoir plus de quinze fois celui d'un autre. Il s'agit non de nier tout écart de revenus, mais d'affirmer que ces écarts doivent rester décents. Dans les années 1960, il y avait des inégalités, mais chacun profitait de la croissance. Aujourd'hui, ses fruits sont captés par les milieux financiers qui ne représentent que 0,1 % de la population. Cet état de fait est inacceptable, et nous essayons de le corriger par une fiscalité qui aligne les revenus du capital sur ceux du travail, et par la création de nouvelles tranches d'impôt : celle de l'impôt pour le revenu pour les revenus supérieurs à un million d'euros par an, et celle de la taxe sur les salaires pour les rémunérations supérieures à 150 000 euros par an. On n'interdit pas ces revenus, mais on estime légitime que ceux qui les perçoivent contribuent au redressement de la Nation dont par ailleurs ils sont souvent responsables des difficultés.