Il est donc complètement faux de dire que seule la moitié de nos concitoyens payent l’impôt sur le revenu. Notre particularité, c’est que le plus important impôt sur le revenu est chez nous proportionnel et non pas progressif.
La réforme évidente qui s’impose, même si elle est difficile, consiste à unifier nos deux impôts pour avoir un vrai impôt sur le revenu progressif qui représenterait 10 % du revenu, comme dans la plupart des pays. Il y a deux solutions. La première est celle de Piketty : on fait une nuit du 4 août en intégrant l’impôt sur le revenu dans la CSG, ce qui donnerait une assiette élargie et moins mitée, et puis l’on rend progressive la CSG. C’est très bien sur le papier, mais quand on regarde les choses un peu attentivement – ce fut le cas dans notre assemblée à travers un excellent rapport de Didier Migaud, en 2007, et j’ai moi-même écrit deux ans plus tard un livre qui en est très proche, Un impôt citoyen sur le revenu –, l’on s’aperçoit que plusieurs étapes sont nécessaires
Nous avons en effet deux impôts très différents, cela a été rappelé par le ministre, l’un prélevé à la source et individualisé – la CSG –, l’autre prélevé ex post, à partir d’une déclaration, et familialisé. La première étape consiste donc à mettre tous les revenus au barème de l’IR. C’est ce que nous avons fait. Après cette étape essentielle, il s’agit de rapprocher ces deux impôts pour, à terme, les fusionner