Monsieur le ministre, à aucun moment – et j’ai noté que vous ne vous étiez pas adressé à moi dans votre réponse –, je n’ai prétendu que vous-même, au nom du Gouvernement, ou tel ou tel membre de la majorité n’aimerait pas la famille.
Que M. Le Fur ou quiconque sur ces bancs, y compris ceux de la majorité, défende ce point de vue, c’est son droit. Mais j’aimerais, monsieur le ministre, que vous répondiez à la question que j’ai posée et que nous nous projetions dans l’avenir. Cette question doit nous amener, les uns et les autres, à réfléchir au poids des décisions que nous prenons.
Il faut essayer de voir loin. Donnons-nous rendez-vous en 2060, comme le fait la Commission européenne lorsqu’elle se penche sur la politique de natalité menée en France et en Allemagne. Car ses évolutions ont des conséquences majeures sur les dépenses sociales, sur la retraite, sur le marché du travail, sur les capacités productives et sur la soutenabilité des dettes publiques.
Depuis la guerre, le taux de fécondité est resté plus fort en France qu’en Allemagne, et depuis l’an 2000, l’écart s’est creusé, avec, en 2011, 678 000 naissances en Allemagne, contre 828 000 en France.