Je remercie Jean-Paul Chanteguet d'associer la jeune Délégation aux outre-mer de l'Assemblée nationale à cette table ronde sur le développement durable dans les outre-mer. C'est un vaste sujet car les politiques recoupent des thématiques nombreuses, mais aussi parce que les configurations et les besoins sont différents d'un territoire à l'autre.
Je voudrais vous faire part d'un retour d'expérience. La Réunion est confrontée à un double problème : l'isolement énergétique résultant de son insularité se complique par l'augmentation constante de sa population, qui compte 830 000 habitants et qui pourrait atteindre le million en 2020.
En matière de production énergétique durable, les marges de développement des outre-mer sont immenses. Le projet GERRI, lancé en 2009, avait pour objectif de faire de la Réunion le premier territoire au monde, d'ici 2030, d'intégration dans une société de toutes les innovations environnementales intéressant la mobilité, l'énergie et ses usages, l'urbanisme, la construction et le tourisme. Comme beaucoup d'autres, j'avais adhéré à ces ambitions. C'est à GERRI que nous devons l'essor fulgurant du photovoltaïque. La filière s'est rapidement organisée et nous avons vu fleurir dans toutes les communes de l'île, avec certes des sentiments mitigés, des champs entiers de panneaux photovoltaïques. Puis brutalement, au détour d'une loi de finances et d'un nouveau décret, cet engouement a cessé, démolissant la filière et les emplois créés. Cette disparition a enterré le projet GERRI et ses ambitions.
Cette expérience est l'exemple parfait de ce qu'il ne faut pas faire. Toute action publique doit être précédée d'une réflexion d'ensemble. En cela, la démarche du président Chanteguet, qui nous réunit ce matin pour décider de la politique de développement durable outre-mer, est exemplaire.