Intervention de Philippe Lemercier

Réunion du 17 octobre 2012 à 9h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Philippe Lemercier, délégué général à l'outre-mer de l'Ifremer :

C'est un honneur pour nous de participer à cette table ronde. L'Ifremer est un établissement public industriel et commercial qui emploie 1 500 personnes. Depuis sa création en 1980, il entretient des relations privilégiées avec l'outre-mer. Avec ses 120 permanents, il est présent dans la quasi-totalité des outre-mer français : en Guyane, en Martinique, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à La Réunion, en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie et bientôt à Mayotte.

Notre objectif prioritaire outre-mer est d'engager des actions de recherche en appui au développement socio-économique. Nous le faisons en soutenant les politiques publiques de surveillance, d'aménagement et de gestion des ressources, ainsi qu'en contribuant au développement de filières locales de production. Nous agissons en permanence avec le souci de concilier exploitation et préservation des écosystèmes, en partenariat avec des acteurs nationaux et locaux.

L'Institut est ainsi membre d'ANCRE, l'alliance nationale de coordination de la recherche pour l'énergie, et d'ALLENVI, l'alliance nationale de recherche pour l'environnement. Récemment, ALLENVI a confié sa vice-présidence outre-mer à l'Ifremer.

En ce qui concerne les ressources vivantes et les perspectives de développement, j'évoquerai successivement la pêche, l'aquaculture et la valorisation de la biodiversité.

Le secteur halieutique représente outre-mer une production annuelle d'environ 50 000 tonnes. La consommation locale, bien que relativement faible, souffre d'un déficit permanent comblé par l'importation. Il y a donc un intérêt évident à développer l'activité. J'insiste sur l'exigence d'une meilleure connaissance des stocks. L'Ifremer a contribué à l'installation outre-mer du système d'information halieutique (SIH) qui existait en métropole, depuis de longues années, en tant qu'outil de la politique commune de la pêche (PCP). Malgré ce déploiement, force est de constater que la connaissance de la ressource reste insuffisante. À ce jour, la perspective la plus raisonnable pour la pêche outre-mer est de maintenir le secteur a minima. Des marges de progrès existent, notamment en améliorant la rentabilité des exploitations, mais au niveau quantitatif les perspectives apparaissent limitées. Elles concernent essentiellement les grands pélagiques issus de la pêche au large ou côtière. En tout état de cause, aucun développement n'est possible en dehors d'une meilleure connaissance de la ressource, de l'adaptation des flottilles et d'un certain nombre d'améliorations techniques. C'est l'un des enjeux de la future politique commune de la pêche outre-mer et du fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) qui devrait être doté de 6 milliards d'euros.

J'en viens à l'aquaculture. L'outre-mer compte plusieurs filières aquacoles : la perliculture en Polynésie, la crevetticulture en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, la pisciculture marine dans plusieurs territoires, sans oublier les filières émergentes comme la pectiniculture – l'élevage des pétoncles – à Saint-Pierre-et-Miquelon et la production de micro-algues en Nouvelle-Calédonie. L'aquaculture évolue dans un contexte très différent de celui de la pêche. C'est un secteur relativement modeste, à l'exception de la perliculture et de la crevetticulture, mais qui offre d'importantes perspectives en termes d'emplois et de productions.

En bref, l'Ifremer intervient sur l'acquisition de connaissances, la gestion durable, la conservation de la biodiversité, l'évaluation des stocks halieutiques, la bancarisation et l'accessibilité des données.

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