Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 24 octobre 2013 à 21h00
Commission élargie : aide publique au développement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi :

Je tiens à excuser mon collègue Noël Mamère qui n'a pas pu rester ce soir. Ayant partiellement participé aux Assises du développement et de la solidarité internationale, j'ai pu suivre en direct les propositions et les réactions des ONG ; aussi suis-je surprise de la perception qu'en a mon collègue de l'UMP. Ce qui inquiète les ONG – tout comme le rapporteur général Christian Eckert –, c'est que comme tous les budgets, celui du développement a été touché par une baisse de quelque 3 %, et que nous ne parvenons pas à atteindre l'objectif – que nous partageons avec d'autres pays européens – des 0,7 % du RNB à consacrer au développement. Ces insuffisances touchent davantage les dons – en particulier aux pays les plus fragiles – que les prêts ; messieurs les ministres, cette politique sera-t-elle poursuivie ?

Les financements innovants de la solidarité internationale – tels que la taxe sur les billets d'avion – ont plutôt bien fonctionné. Certes, la taxe sur les transactions financières mériterait d'être renforcée et instaurée au niveau européen ; j'espère donc, monsieur Christ, que vous nous aiderez à mener ce combat. En prélever 15 % a permis de conforter le Fonds de lutte contre le sida – et pour bien connaître l'Afrique du Sud, j'y vois une nécessité impérieuse –, ainsi que le Fonds vert.

Les ONG ont été particulièrement sensibles à la cohérence qu'introduit dans notre politique l'attention portée au développement durable, en particulier à la lutte contre le changement climatique. En tant que présidente de la commission des affaires européennes, j'ai récemment participé, aux côtés du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, à la réception du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon. Celui-ci a rappelé que la lutte contre le changement climatique constituait la priorité absolue au niveau international, dans la mesure où il était responsable du développement de la pauvreté et des migrations. Si l'on n'agit pas, ces mouvements de population – déjà à l'oeuvre au Bangladesh et ailleurs – risquent de s'accentuer. Cet avis nous encourage à nous engager dans cette voie en France. Messieurs les ministres, pourriez-vous confirmer que cet axe d'action sera conforté ?

Nous serons tous ravis si l'année prochaine, nous parvenons à augmenter le budget de l'aide au développement et à atteindre le fameux objectif des 0,7 % ; en attendant, le groupe écologiste votera ce budget.

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