Monsieur le député, votre question n’est pas décalée car une fois de plus, le requin a fait mal à l’île de La Réunion, le week-end dernier. Nous adressons des voeux de rétablissement à la victime.
Le Gouvernement a déployé des moyens importants pour gérer la crise requin dans sa globalité. En sécurisation des activités, en mesures d’accompagnement économique, en recherche scientifique, nous sommes passés de 700 000 euros en 2011 à 2 060 000 euros en 2012. L’effort est maintenu en 2013, augmenté d’initiatives nouvelles comme le projet Cap requins mené avec le comité régional des pêches.
Le préfet de région a mis en place un plan d’action ambitieux signé par les quatre ministres concernés. À court terme, il comporte des mesures d’interdiction d’une partie du littoral aux activités nautiques et à la baignade jusqu’en février 2014 ainsi que l’application d’une procédure que vous connaissez, dite post-attaque, qui consiste à faire des prélèvements de requins non protégés dans la zone concernée.
À moyen terme, un dispositif global renforcé, adopté par l’État et l’ensemble de ces partenaires depuis 2011, a pour but de mieux connaître scientifiquement les requins côtiers de l’ouest de La Réunion. Pourquoi se concentrent-ils à proximité des côtes ? À ce stade, aucun lien exclusif n’a été établi avec la réserve marine. Il vise aussi à informer davantage les populations et à mieux prévenir le risque par un effort d’équipement des communes, et à renforcer les méthodes de gestion opérationnelle de l’alerte grâce à des technologies innovantes comme le capteur de turbidité ou les sonars embarqués. Il consiste enfin à pratiquer une gestion raisonnée des stocks. Vingt-quatre requins ont déjà été prélevés dans le cadre de l’étude Ciguatera et quatre-vingt-dix autres requins bouledogue et tigre doivent l’être prochainement.