L’égalité entre les femmes et les hommes est au coeur des préoccupations du Gouvernement et c’est une très bonne chose. Ce document transversal montre la volonté de chaque ministère de s’engager pour l’égalité.
Au niveau budgétaire, avec 200 millions d’euros, les crédits de cette politique transversale sont en augmentation de 2,4 % par rapport à 2013. Nous nous en réjouissons.
Toutefois, je ne suis pas certaine, au regard des défis à relever, que cette hausse soit suffisante, notamment en ce qui concerne le programme 137 « Égalité entre les femmes et les hommes ». Nous donner les moyens de nos ambitions est pourtant un impératif.
D’un point de vue général, compte tenu de la diversité des secteurs concernés et des actions présentées, il serait utile de mettre en place des mesures de suivi et nous en présenter un bilan régulier.
Peut-être faudrait-il aussi réviser certains indicateurs, car tous ne présentent pas d’approche de genre, ce qui rend difficile l’exploitation des données. Nous comptons également beaucoup sur la future loi-cadre pour donner une réelle vision d’ensemble aux politiques menées et pour dépasser l’impression de juxtapositions d’actions inhérentes à ce type de document de politique transversale.
Ma dernière remarque globale concernera la déclinaison territoriale de cette politique d’égalité, car il faut s’assurer que le tissu associatif local oeuvrant pour les droits des femmes demeure dynamique et dispose du soutien requis. Revenons, maintenant, sur les six axes déclinés à travers le document et qui rencontrent tous, vous vous en doutez, le soutien des écologistes. L’axe 1 tout d’abord : « Construire la culture de l’égalité des sexes dès le plus jeune âge ». C’est là un enjeu majeur, car les stéréotypes sont le fondement de la plupart des inégalités ainsi que des violences symboliques ou réelles qui touchent les femmes, y compris sur les bancs mêmes de cette assemblée !
C’est pourquoi les écologistes souhaitent, j’y reviendrai, que les stéréotypes de genre soient déconstruits dès l’école. Nous serons également très attentifs aux résultats de l’expérimentation du programme « ABCD de l’égalité ». L’axe 2, « Agir contre la pauvreté et l’exclusion sociale », est également fondamental. Qu’il s’agisse de l’emploi, des horaires, des salaires ou des retraites, la précarité touche plus les femmes. La précarité des familles monoparentales, composées à 85 % de mères de famille, est particulièrement préoccupante et mène trop souvent à l’exclusion sociale.
Si la revalorisation de l’allocation de soutien familial et d’autres dispositions présentées dans le document vont dans le bon sens, il reste encore de nombreux défis à relever. La réforme des retraites, par exemple, demeure porteuse d’inégalités. Avec l’allongement de la durée de cotisation, les femmes vont encore subir une décote plus importante, ce qui aggravera un peu plus la faiblesse de leurs pensions, déjà inférieures de 46 % à celle des hommes.