Ma deuxième question porte sur l’accès aux soins des étudiantes. Plusieurs études confirment qu’elles seraient de plus en plus nombreuses à renoncer à se soigner. Ces enquêtes révèlent toutes un moindre recours au médecin traitant et plus encore aux spécialistes.
Dans la majorité de cas, ce sont surtout des raisons financières qui expliquent la décision de ne pas consulter un médecin. Cette évolution est inquiétante. Elle est générale mais encore plus rapide chez les étudiantes qui sont deux fois plus nombreuses à renoncer aux soins faute de moyens.
La précarité est loin d’épargner les étudiants. Plus de 20 % d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Confrontés à l’augmentation des tarifs de restauration et à la hausse des loyers des logements universitaires, ils sont contraints à des arbitrages, lesquels se font le plus souvent au détriment de leur santé.
L’augmentation importante des tarifs des contrats de complémentaires santé complique encore un peu plus la situation et contraint un nombre toujours plus important d’étudiants à ne pas en souscrire. Ils le font d’autant moins que les critères accès à l’Aide à la complémentaire santé sont particulièrement dissuasifs.
Par ailleurs, depuis que le Conseil constitutionnel a censuré en décembre dernier l’expérimentation du tiers payant intégral pour tous les étudiants de trois villes, aucune autre disposition ne semble avoir été envisagée.
Ces difficultés d’accès aux soins se traduisent particulièrement au niveau des consultations gynécologiques, qui connaissent une baisse de plus de quatre points en l’espace de deux ans : 52,1 % des étudiantes y ont eu accès en 2011, 48 % en 2013.
C’est la raison pour laquelle je fais aussi appel à vous, madame la ministre, pour que le ministère des droits des femmes impulse des initiatives de nature à améliorer l’accès aux soins des étudiantes, notamment pour faciliter l’accès des jeunes femmes de 18 à 25 ans aux consultations gynécologiques qui ne cessent de diminuer d’années en années.