Intervention de Véronique Massonneau

Séance en hémicycle du 29 octobre 2013 à 15h00
Loi de finances pour 2014 — Débat sur l’égalité entre les femmes et les hommes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Massonneau :

Madame la ministre, les inégalités professionnelles ne sont plus à démontrer : écart de rémunération de 27 %, sous-représentation des femmes aux postes de direction ou encore temps partiel majoritairement féminin. L’ombre de la maternité et des enfants en est la première cause. Seuls 6 % des hommes effectuent un changement dans leur vie professionnelle après l’arrivée d’un enfant, contre 40 % des femmes.

Temps partiel ou interruption de carrières, les conséquences pour les femmes sont connues : chômage de longue durée, carrières morcelées, faiblesse des retraites, dépendance vis-à-vis du conjoint… De plus, ce soupçon de maternité pèse sur l’ensemble des femmes, avec ou sans enfants, et qu’elles s’arrêtent ou non de travailler.

Pour remédier à cette situation, il faut certes repenser l’organisation du travail et revoir les politiques de ressources humaines, loin d’être neutres du point de vue du genre. Mais l’égalité professionnelle ne sera effective que si un service public d’accueil de la petite enfance digne de ce nom est mis en place et si le congé parental devient plus paritaire.

C’est pourquoi, pour lutter efficacement contre l’éloignement des mères du marché du travail, favoriser l’investissement des deux parents dans la sphère familiale et lutter contre les anticipations des entreprises ou leurs réticences à embaucher des femmes, la réforme du congé parental doit être ambitieuse et, surtout, s’accompagner de moyens.

Pourquoi alors, madame la ministre, ne pas proposer un congé parental à partager entre les deux parents, qui serait plus court, de 12 à 14 mois, et mieux indemnisé ? Les hommes étant mieux rémunérés que les femmes, la clef réside en effet dans l’indemnisation. En Norvège, elle est de 100 % du salaire, et en Allemagne de 67 %, avec bien entendu des plafonds. Pour notre part, nous proposons 70 % du salaire jusqu’à 1 800 euros. Qu’en pensez-vous, madame le ministre ?

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