Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 29 octobre 2013 à 15h00
Loi de finances pour 2014 — Débat sur l’égalité entre les femmes et les hommes

Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, porte-parole du gouvernement :

Madame la députée, merci de souligner l’importance de ce numéro d’appel, le 39 19, destiné aux femmes victimes de violences. J’en profite pour préciser que tout le monde peut appeler ce numéro. Si vous êtes témoin, par exemple, d’une violence conjugale ou d’une violence faite aux femmes, il ne faut pas hésiter à prendre la parole.

Le 39 19 fut à l’origine le résultat d’une mobilisation associative très forte que l’État est venu aider, mais finalement assez tardivement. Nous avons décidé de lui donner les moyens de fonctionner vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, et nous faisons en sorte qu’il soit gratuit et que la qualité du service soit améliorée. Je peux vous annoncer qu’à partir du 1er janvier 2014, le 39 19 sera bel et bien ouvert sept jours sur sept et qu’il sera gratuit, y compris pour les appels à partir de téléphones mobiles, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Je veux remercier la FNSF, la Fédération nationale solidarité femmes, pour tous les efforts qu’elle fournit depuis plusieurs mois pour aller dans ce sens.

L’année dernière, lors de la discussion de ce budget, Christophe Sirugue nous avait fait remarquer qu’il existe beaucoup de numéros d’appel et que les femmes ont un peu tendance à s’y perdre puisqu’il en existe un sur les mariages forcés, un autre pour les victimes de viol, un autre encore sur le harcèlement sexuel. Désormais, il n’y aura plus qu’un numéro à composer, le 39 19, numéro qui les réorientera, si besoin, vers une plate-forme d’écoute spécialisée.

Comme vous l’avez fait remarquer fort justement, madame la députée, il est important qu’un travail soit mené, certes au niveau de l’État, mais surtout au plan local, car le véritable partenariat sur les questions de violence se fait entre les déclinaisons locales de l’État, les collectivités locales et les associations concernées. J’ai demandé à tous les préfets de réunir, le 25 novembre prochain, le Conseil départemental de prévention de la délinquance qui est également compétent sur les violences faites aux femmes. Je leur demanderai d’inscrire à l’ordre du jour de cette réunion la question de la bonne articulation du 39 19 avec les acteurs locaux et les numéros d’urgence nationaux qui existent déjà.

S’agissant de la diminution du budget de fonctionnement des délégations territoriales aux droits des femmes, que vous avez évoquée à la fin de votre question, sachez que nous avons conduit un travail de rationalisation des imputations de dépenses. Concrètement, mon budget n’assume désormais plus que les dépenses de fonctionnement courantes et les autres dépenses, par exemple les frais de déplacement, ne sont plus prises en charge par mon budget mais par les programmes support. Pour ce qui me concerne, cela a permis de dégager une marge de 160 000 euros que j’ai préféré affecter à des dépenses d’intervention pour les associations qui travaillent sur la prostitution et la traite des êtres humains. Les délégations territoriales aux droits des femmes n’y perdent pas concrètement.

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