Très clairement, sans surprise mais avec une conviction totale, le groupe socialiste, républicain et citoyen votera tout à l’heure pour l’approbation de l’accord signé entre la France et l’Italie pour la réalisation et l’exploitation d’une nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin.
Pourquoi ce vote, et pourquoi ces convictions ? Tout simplement parce que nous sommes assurés de la nécessité et du bien-fondé de cette initiative bilatérale et européenne. Je ne reviendrai pas ici sur l’excellent travail réalisé par notre rapporteur Michel Destot qui a décortiqué les tenants et les aboutissants du traité. Je souhaiterais plus modestement, pour rester dans les clous du temps de parole qui m’a été imparti, exposer les trois raisons principales qui ont justifié l’approbation des députés socialistes, républicains et citoyens.
La première de ces raisons relève de la sécurité publique. L’intensité des trafics de marchandises et de passagers sur les cinq points de passage entre la France et l’Italie sature les capacités d’absorption des lieux de transit existants. Les accidents de tunnels tels que celui du Mont-Blanc en 1999 et plus récemment celui du Fréjus en 2005 sont encore très présents dans les mémoires. Ils ont eu des conséquences humaines tragiques. L’éboulement qui a affecté l’autoroute côtière A8 en 2006 doit également être mentionné, bien qu’heureusement il n’ait pas eu d’incidences aussi dramatiques. Il était donc – et il est toujours aujourd’hui – de la responsabilité des pouvoirs publics d’en tirer les conséquences. Le commerce, le tourisme et les voyages en général exigent fiabilité et garanties optimales.
La deuxième raison motivant notre vote positif relève d’une autre exigence : il s’agit de pallier une autre forme de saturation, celle de la qualité de l’air et plus généralement de l’environnement. Près de 90 % du trafic entre la France et l’Italie se fait par la route. Or la voie ferrée utilise aujourd’hui des infrastructures très anciennes, qui ont plus d’un siècle et demi. Elle n’est pas en capacité d’absorber les flux de marchandises et de voyageurs du XXIe siècle. Du coup, 7 500 camions passent la frontière quotidiennement par la route. Les conséquences de ces va-et-vient de poids lourds sont faciles à imaginer : les riverains absorbent quotidiennement des mètres cubes de COµ2 doivent cohabiter nuit et jour avec les nuisances sonores générées par ces véhicules.