La troisième motivation relève de l’économie. L’Italie est le deuxième partenaire économique de la France. Des deux côtés de la frontière des Alpes on trouve des régions particulièrement dynamiques : Rhône-Alpes d’une part, Piémont et Lombardie de l’autre. Ces complémentarités nationales et régionales sont porteuses d’activités et d’emplois, toutes choses qui exigent des infrastructures permettant de les accompagner et de les bonifier, ce que permettent plus les voies actuelles, insuffisantes pour les plus récentes et inadaptées pour les plus anciennes.
Le projet qui nous est soumis apporte des réponses positives à ces trois défis. Fruit de plus de vingt ans de réflexions, il offre le meilleur des compromis possibles : pour la région Rhône-Alpes, bien sûr, comme mes collègues élus de cette région vous l’expliqueront de façon circonstanciée, mais, au-delà, pour l’intérêt général du pays. Les infrastructures prévues, comme le rapporteur l’a excellemment signalé, appliquent les normes de sécurité les plus exigeantes. Elles vont également permettre le développement du ferroutage et ainsi, avec le transfert de la route vers le rail d’environ un million de véhicules, d’améliorer l’environnement sonore, la qualité de l’air, et plus généralement la vie des habitants des vallées affectées.
Elles vont enfin mettre les relations économiques et humaines des deux pays à l’heure du XXIe siècle. Nos économies, italienne comme française, vont en tirer un coup de pouce bienvenu.
Cerise sur le gâteau, ce grand projet a été considéré par nos partenaires européens comme d’intérêt collectif. À ce titre, il a été intégré dans le réseau transeuropéen de transport et bénéficie d’un financement communautaire exceptionnel, appelé à couvrir 40 % de la dépense.
En cette année 2013, nous célébrons également le deux-centième anniversaire de la naissance du grand compositeur Giuseppe Verdi. Alors, mes chers collègues « Unissons-nous, aimons-nous », comme nous y appelle si bien l’hymne national italien qu’il a lui-même composé. Permettez-moi de conclure en plaçant cette brève intervention sous le parrainage de ce créateur, qui a construit en son temps un pont d’amitié entre nos deux pays. D’une autre manière, le nouveau tunnel alpin et la ligne ferroviaire qui l’accompagne et dont nous allons voter le principe créent eux aussi, à leur manière, un pont entre nos deux peuples et nos deux pays.