Cet amendement concerne les agro-carburants et leur compétition avec les terres agricoles. Pendant la période de sécheresse, les États-Unis ont payé cher la politique de fabrication d'agro-carburants, présentée à tort pendant des années comme écologique. En effet, à cause de la part des terres agricoles consacrée aux agro-carburants, les prix alimentaires n'ont cessé d'augmenter.
Dans un monde où nous comptons à peu près 870 millions de personnes mal nourries, il est important que les terres agricoles soient consacrées prioritairement à l'alimentation. C'est d'ailleurs ce raisonnement qui a conduit le Gouvernement et la Commission européenne à décider de réduire les objectifs en matière d'agro-carburants de première génération.
J'en profite pour préciser que nous ne sommes pas défavorables aux agro-carburants de deuxième ou troisième génération qui, eux, n'entreraient pas en compétition avec les terres agricoles. Ils permettraient l'utilisation d'un certain potentiel agricole pour fabriquer des carburants, pour peu, bien sûr, que l'on démontre leurs bienfaits énergétiques et leur innocuité en termes d'émission en gaz à effet de serre. Des recherches sont en cours et nous restons ouverts à cette réflexion. Par contre, on a pu constater la nocivité des agro-carburants de première génération.
En outre, le présent amendement permettrait d'économiser 400 millions d'euros par an. On évoquait tout à l'heure les surcoûts de plusieurs centaines de millions d'euros que le dispositif du bonus-malus en matière automobile aurait entraîné ; voilà une occasion d'économiser, je le répète, 400 millions d'euros sur une politique néfaste puisque ces agro-carburants de première génération, en plus d'être en concurrence avec l'alimentation, émettent davantage de gaz à effet de serre sur l'ensemble du cycle de vie que les carburants fossiles.