Intervention de Jean-Pierre Dufau

Séance en hémicycle du 6 novembre 2013 à 15h00
Loi de finances pour 2014 — Sport jeunesse et vie associative

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Dufau :

Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission, madame et messieurs les rapporteurs, chers collègues, contrairement à M. Myard, je me réjouis de la présence du ministre du budget pour cette session budgétaire. Après tous les arguments qui ont été échangés sur le budget du ministère des affaires étrangères, je pense qu’il aura compris et entendu l’intérêt que chacun d’entre nous porte à ce budget ; par conséquent, sa présence est pour nous une marque d’intérêt pour le budget des affaires étrangères. Merci, monsieur le ministre, d’en tenir compte à l’avenir.

Le groupe socialiste, républicain et citoyen s’apprête à voter les crédits de la mission « Action extérieure de l’État » ; nous confirmons ainsi et sans surprise l’approbation qui a été la nôtre en commission élargie – en présence, du reste, de M. Laurent Fabius, avec lequel nous avons eu un débat par définition élargi, profond, sur l’ensemble de la politique des affaires étrangères. Je crois que chacun ici reconnaîtra la disponibilité du ministre des affaires étrangères, sans qu’il soit besoin d’en rajouter.

Nous faisons ce choix tout en étant conscients que le budget n’est pas celui que nous souhaitions. C’est un choix de raison. Le redressement des finances publiques, sinistrées lors du quinquennat précédent, exige un effort qui sollicite hélas tous les portefeuilles ministériels. Cependant, nous ne bénéficierons pas chaque année d’une baisse de la participation financière de la France aux organismes internationaux. Le réseau consulaire de notre pays ainsi que l’enseignement du français, la diplomatie économique et les échanges universitaires et techniques sont essentiels à notre rayonnement et à notre influence. M. Giacobbi a eu raison d’évoquer les réseaux, en particulier d’anciens élèves qui ont étudié en France ou en langue française.

J’en ai débattu avec notre ambassadeur au Vietnam, qui est tout à fait disposé à mener une expérience pilote en la matière, afin de rendre de telles pratiques un peu plus systématiques. Il s’agit d’un facteur d’influence peu coûteux mais très efficace à condition de savoir le mettre en oeuvre.

Je ne développerai pas les arguments relatifs au budget contraint dans une conjoncture difficile et n’allongerai pas les débats, d’ailleurs remarquablement alimentés par nos collègues, Mme la présidente Élizabeth Guigou et MM. les rapporteurs Philippe Baumel, Jérôme Lambert et François Loncle, dont je partage les conclusions. Je salue l’innovation politique consistant à nommer des envoyés spéciaux en plus grand nombre, tels Martine Aubry auprès de la Chine, Jean-Pierre Chevènement auprès de la Russie et de Jean-Pierre Raffarin auprès de l’Algérie. Cela concrétise ce que l’on appelle la diplomatie économique. Personne n’a l’intention de négliger la diplomatie culturelle, mais on aurait tort de ne pas entrer véritablement dans l’ère de la diplomatie économique.

Comme vous, chers collègues, j’ai été marqué, au cours des derniers jours, par l’assassinat au Mali de deux journalistes de Radio France International, Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Ce crime doit bien sûr être condamné. Nous avons un devoir de solidarité avec les familles de nos compatriotes exécutés ainsi qu’avec leurs collègues de RFI, qui effectue un travail d’information remarquable dans tous les pays, en particulier en Afrique. Mais la condamnation et la compassion ne doivent pas nous empêcher d’affronter les conséquences de l’instabilité du continent africain, au Mali mais aussi au Kenya, en Somalie, en Centrafrique et au Congo-Kinshasa. Ma question portera donc sur la paix et la sécurité en Afrique. Le Président de la République a invité les Africains à la réflexion et à l’action en mai dernier – à juste titre, n’en déplaise à certains – lors du cinquantième anniversaire de l’union africaine à Addis-Abeba.

Une conférence sur la paix et la sécurité en Afrique se tiendra donc à Paris, au palais de l’Élysée, la première semaine de décembre. Pourriez-vous, monsieur le ministre, nous préciser la feuille de route de la France ? Si la France a des responsabilités historiques vis-à-vis de l’Afrique, l’Europe aurait tort de se désintéresser de ce continent, berceau de l’humanité. Les propositions préparées par la France en vue de la conférence seront-elles présentées au Conseil européen consacré aux questions de défense qui doit avoir lieu dans quelques semaines ? Je vous remercie, monsieur le ministre, des réponses que vous apporterez aux questions que je viens de formuler. Le groupe SRC votera les crédits 2014 de la mission « Action extérieure de l’État » et vous remercie de votre présence.

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